La finance durable, ça existe ?

La finance durable, ça existe ?

Crimes en col blanc, crises financières à répétition, Panama Papers, trafics d'influence, corruption à grande échelle, investissement massif et inconditionnel dans les énergies fossiles, l'armement ou l'agriculture intensive... Vous le lisez ou l'entendez sûrement tous les jours, le secteur de la banque est prêt à (presque) tout pour augmenter ses profits : l'idée même d'une finance plus "durable", "éthique", "humaine" ou "solidaire", n'est donc pas un sujet qui va de soit. Et pourtant si la finance représente trop souvent un risque pour la société et l'environnement, elle est aussi une opportunité, un levier de profonde transformation, dont les citoyens peuvent se saisir. Comment ? On commence un tour d'horizon, sans langue de bois, de ce qui se fait aujourd'hui, de bien et de moins bien, en finance durable !

novembre 2021

5 min

Finance durable ou finance avant tout ?

Concevoir une finance durable est difficile car le rapprochement même des deux termes ne va pas de soi. La finance est a priori un outil, un simple moyen d’apporter des ressources à des projets. Un contrat est ainsi souscrit entre un financeur d'une part et une entité qui cherche du cash. On retrouvera ainsi pêle-mêle :

  • la souscription d'un emprunt pour l'achat d'une maison
  • l'obtention d'un prêt pour poursuivre des études
  • le financement des infrastructures d'une municipalité
  • le crédit octroyé à une entreprise

On parle alors souvent de finance au service de l'économie réelle, de manière plutôt positive !

Un autre pan de l'économie existe cependant, l'économie financière, qui cherche uniquement à créer le maximum de profits et de rentabilité. Dans ce cas, il n'y a pas d'impact matériel parce que l'argent fonctionne dans un système fermé : les transactions n'incluent rien de physique. Autrement dit, on échange de l'argent pour de l'argent.

La financiarisation de l'économie depuis les années 1980 a contribué à brouiller la frontière entre ces deux mondes. La séparation aujourd'hui est symbolique mais n'existe pas réellement : on retrouve donc les mêmes injonctions de rentabilité dans l'économie réelle.

Et le développement durable dans tout ça ?

Le développement durable se définit comme un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. - Rapport Brundtland, 1987

Ce n'est donc pas un secteur à proprement parler mais plutôt un schéma directeur, une démarche qui vise à atteindre la durabilité. Le concept de développement durable sous-entend que dans un monde fini, les sujets économiques, sociaux et environnementaux sont interdépendants.

La finance dite traditionnelle ne s'appuie ainsi que sur un seul pilier, la dimension économique : c'est pour cela que secteurs les plus problématiques - fossiles, armement, agriculture intensive, etc - sont séduisants ! Si on les étudiait sous le triple prisme proposé, leur attractivité serait largement pénalisée.

Source : Mackay Cartoons

Et alors, on peut parler de finance durable ?

Dans ce contexte, comment devons-nous définir la notion de finance durable ? Est-ce une extension, une branche de la finance ou un nouveau secteur ? Est-ce une transformation progressive ou de rupture?

Répondre à cela implique de réfléchir au rôle des institution financières (banques, fonds d'investissement, gestionnaire d'actifs... ). Doivent-ils être perçus comme des acteurs neutres - ou froids - dont le seul rôle est de décider où ils mettent leur argent, en minimisant le risque et en maximisant leur rentabilité ? Si les banques ne sont que des établissements commerciaux "comme les autres", peut-on leur demander d'avoir une responsabilité sociale ou environnementale ?

Pour répondre à cette question, il faut se rappeler d'où vient l'argent dont on parle ici. La majorité des institutions financières mobilisent l'épargne des particuliers pour leurs activités. En France par exemple, l'épargne totale accumulée dépasse les 5 000 milliards d'euros. Cette épargne est déposée massivement chez les institutions financières.

Et si cet argent n'est pas celui des banques, fonds ou gestionnaires mais celui des épargnants, peut-on vraiment parler d'une gestion détachée de toutes conséquences ? Une étude réalisée par OpinionWay en juin 2021 montre que si 76% des Français estiment que l’impact des placements sur la qualité de l’environnement est un sujet important, 11 % seulement des répondants connaissent avec précision un type de placement durable.

La faute aux financiers qui ne les mettent pas en avant ?

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