Julien, fondateur et CEO de Dot-Drops
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Julien, fondateur et CEO de Dot-Drops

"Malheureusement, pour le grand public, c'est encore beaucoup d'efforts, alors que l'écologie, c'est vraiment du bon sens." Découvrez Julien, fondateur et CEO de Dot-Drops

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Qu'est-ce que c'est Dot-Drops ?

Dot-Drops, c'est avant tout un design qui a été créé en 2008 par mon père et que j'ai commercialisé avec une première vie un peu classique.

En 2019, on a décidé de renverser la table, de faire pivoter le projet vers une éco-conception. Et aujourd'hui, Dot-Drops c'est une valise qui a été éco-conçue, avec un impact environnemental qui est 60% inférieur à celui d'une valise classique. C'est une valise durable, qu'on garantit 20 ans, qui est réparable à l'infini, où on engage nos clients, avec nous, à faire durer un produit pour faire en sorte qu'il ne soit pas remplacé par un produit neuf.

On s'est lancé en mai 2022 avec une campagne Ulule, et depuis, on essaie de faire grossir notre communauté de clients voyageurs.

Quels sont les défis pour l'éco-conception ?

Les défis pour l'éco-conception, c'est de bien comprendre et de bien analyser le cycle de vie du produit. Parce qu'aujourd'hui, les produits ne sont pas forcément faits pour durer. Et surtout, on se rend compte que le client, ce n'est pas forcément ce qu'il attend.

Nous notre éco-conception, c'est la durabilité, et on savait que ça passait par la réparation. Et on a fait en sorte de simplifier complètement le schéma d'assemblage de notre produit.

Donc on a dû revoir toute la construction d'une valise avec nos fournisseurs. Et comme on ne trouvait pas de bon assembleur, on s'est dit, on va l'assembler en France 🇫🇷 et c'est ce qu'on fait aujourd'hui. Donc depuis mai de l'année dernière, on a recréé une ligne d'assemblage qui correspond à notre éco-conception, c'est à dire une valise ultra simple à assembler et donc ultra simple à réparer.

Le client doit-il faire les réparations lui-même ?

Exactement. 95% des pannes que nos clients vont rencontrer, ça va être des pièces détachées. Principalement les roues ou la canne télescopique. Et avec un outil comme une clé Allen, il va pouvoir très simplement dévisser les roues et les revisser.

Et dans notre système complètement digitalisé, il n'a pas besoin de dire "je suis client untel, j'ai telle garantie, j'ai telle preuve d'achat" : on le connaît et en fait, il a juste à cliquer sur un bouton et on lui envoie la pièce détachée.

Cela impacte-t-il ta façon de voyager ?

Alors, moi, ma manière de voyager au quotidien, elle est depuis très longtemps orientée sur le vélo parce que j'habite Strasbourg et c'est historiquement la ville du vélo.

J'ai la chance de pouvoir aller à mon bureau en train, c'est un quart d'heure de train. Donc les mobilités douces et le train, c'est des choses qui me parlent depuis longtemps.

C'est vrai que nous, on a un produit durable, et derrière, ce qu'on essaie d'apprendre avec nos clients, c'est le voyage durable. On communique beaucoup sur le fait d'être touriste dans sa propre ville, dans sa propre région, dans son propre pays. Ca a du sens parce qu'on redécouvre des lieux auxquels on n'aurait pas pensé.

De manière global, c'est vrai que c'est bien de ralentir le rythme auquel on prend l'avion. Aujourd'hui, il faut peut être se poser des questions : partir de Strasbourg à Barcelone pour 15€, ça ne va pas dans le sens de l'histoire.

Des éco-gestes à conseiller ?

L'éco-geste numéro 1 pour moi c'est de faire de la réparation une alternative au remplacement.

Aujourd'hui, quelque soit la typologie de produits, de biens de grande consommation ou d'équipements, il y a sur le marché des alternatives de réparation. Et il y a un vrai gain environnemental.

Ca tombe sous le sens, mais c'est comme la seconde main. Tout produit qui n'est pas fabriqué, et tout produit pour lequel on allonge la durée de vie - soit en le réparant, soit en achetant un produit de seconde main - ça évite de consommer de la ressource, ça évite de consommer de l'énergie et ça allonge la durée de vie.

Donc clairement, l'éco-geste pour moi, c'est du bon sens. C'est "quand j'achète, est-ce que mon produit est durable ?". OK, peut être qu'il est à 50% de remise, ou à 9,99€, mais est-ce que c'est un bon investissement sur le long terme ? Si je suis obligé d'en racheter 5, par rapport à un produit durable où je vais le payer un peu plus cher mais je vais sur le long terme m'y retrouver financièrement. Et la planète aussi, puisqu'au final, mon produit aura duré 5 fois plus longtemps.

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