Nicolas Jehly
éco-aventuriers

Nicolas Jehly

Pouvez-vous vous présenter et que faites-vous dans la vie ?

Je m’appelle Nicolas Jehly. Je suis photographe et éco-aventurier. J’ai travaillé pendant plus de 10 ans dans la communication en agences et dans une grande entreprise à Paris avant de partir voyager à travers le Monde.

Ce changement de cap intervient alors que ma pratique de la photographie s’intensifie et que je connais mes premiers succès. Je fais donc coïncider ma soif de découverte avec un projet plus professionnel : devenir photographe de voyage (@nicolasjehly).

Je me lance dans un un tour du monde en solo pendant lequel je visite une vingtaine de pays sur les 5 continents. Je reviens avec des milliers de photos dans la boîte. Cette expérience sera fondatrice. Rencontre avec les plus beaux sites naturels de la planète, réveil social et écologique, meilleure compréhension du monde dans lequel on vit… Elle me permettra aussi de décrocher mes premiers contrats en tant que photographe, d’organiser mes premières expositions et de m’installer in fine dans ce paysage si concurrentiel de la photographie de voyage grâce à une communauté dynamique sur Instagram.

Suite à cette expérience positive, je lance plusieurs projets qui mélangent défi sportif et photographie (ascension du Cervin, randonnée Chamonix-Zermatt…) avec pour objectif d’inspirer ma communauté en faveur de la protection de la nature. Cela me mènera à organiser avec plusieurs ONG une aventure particulière : randonner en autonomie et sans assistance l’intégralité du dernier grand fleuve sauvage d’Europe, la Vjosa. L’objectif est simple : dénoncer plusieurs méga projets de barrages qui viendraient bouleverser la biodiversité du site. 330 km plus tard, le défi sportif est réussi. Il sera relayé par les médias et viendra contribuer à la mobilisation internationale pour la création d’un “Parc National de Rivière Sauvage” le long de la Vjosa. Le 15 mars, les autorités albanaises annoncent la création du Parc. Victoire !

Depuis quand date votre engagement pour l’environnement ? Qu’est ce qui vous a motivé à vous engager ?

J’ai réellement appréhendé les effets du changement climatique en 2016 lors de l'ascension du Mont Paradis en Italie. C’est en longeant les glaciers qui descendent des cimes que mon guide m’alarme sur leur recul important en seulement quelques dizaines d’années. Il me montre une photo prise il y a 30 ans. La différence est impressionnante et me choque. Je commence à prendre conscience du danger et cela va peu à peu s’imposer à moi au fur et à mesure de mes voyages : glacier du Kilimandjaro sur le point de disparaître, baie d’halong polluée, développement économique incontrôlé autour des chutes Victoria…

Mon engagement s’est d’abord traduit par une sensibilisation sur la beauté et la fragilité de notre planète auprès de ma communauté sur les réseaux sociaux. Ce n’est qu’en 2021 que je passe concrètement à l’action en organisant cette aventure réussie le long de la Vjosa dans le cadre de la mobilisation internationale “Save the Blue heart of Europe”.

Quelles sont les actions concrètes que vous mettez en place au quotidien pour réduire votre empreinte écologique ?

Optimiser ma consommation d’eau et d'électricité, manger moins de viande, se déplacer à pied dès que possible, regarder plus attentivement l’impact écologique des biens que je consomme, faire le tri sélectif naturellement, rouler en voiture hybride… Je suis loin d’être exemplaire mais il est certain que je change peu à peu mon quotidien vers une vie plus responsable et moins impactante pour l’environnement.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager davantage pour l’environnement ?

Il y a beaucoup d’informations disponibles sur internet et les réseaux sociaux pour identifier de nouveaux leviers permettant de s’engager davantage dans l’environnement. Pour ma part, je suis abonné à plusieurs comptes instagram très utiles qui permettent d’améliorer mon engagement au quotidien (@nouvelleempreinte, @vert_le_media, @nowu_fr…)

Que pensez-vous d’Helios ?

La démarche éco-responsable de la banque Helios est très intéressante et va dans le bon sens. A l’heure où certaines grandes banques françaises sont attaquées à juste titre pour leur soutien financier à des projets ubuesques d’exploration minière, gazière et pétrolière, je pense sincèrement qu’il est temps de se pencher sur de nouveaux acteurs tel qu’Helios pour placer son argent de manière plus responsable.

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir éco-aventurier? Et quels sont les endroits les plus incroyables que vous avez visités dans le cadre de votre engagement écologique?

Ce n’était pas vraiment réfléchi à vrai dire. Mon parcours m’a amené à cela. J’ai suivi mon intuition, mon envie profonde d’avoir un impact positif sur notre planète et d’accompagner les bouleversements auxquels fait face notre Monde actuel.

J’ai la chance d’avoir voyagé dans plus de 60 pays différents sur les 5 continents. De nombreux endroits me viennent à l’esprit. Mais si je devais en choisir 3 qui m’ont particulièrement marqué et renforcé mon envie de préserver la nature, ce serait d’abord le parc national du Khumbu qui abrite les plus hautes montagnes du Monde au Népal. Une claque visuelle, un moment suspendu à randonner sur les flancs de ses montagnes, au plus proche des traditions bouddhistes de cette culture incroyable.

De nombreuses initiatives sont en cours pour préserver la propreté des chemins de randonnée ainsi que du camp de base de l'Everest qui voit chaque année débarquer des centaines d’alpinistes. Il y a aussi la Namibie et ses paysages grandioses. Ce pays est en première ligne du réchauffement climatique. Le GIEC estime que les températures augmenteront de plus de 4° d’ici les prochaines décennies ce qui provoquera irrémédiablement des tensions, notamment pour l’approvisionnement en eau. Je parlerais enfin de Madagascar, un voyage que j’ai fait récemment. Cette île continent est luxuriante mais fait face à une intensification de l’exploitation de ses ressources par des groupes étrangers. J’ai très clairement senti un ras le bol de la population locale qui tente de préserver les richesses de son territoire mais qui se sent délaissé par ses représentants.

Nicolas Jehly