Ressources hydriques : quels enjeux d’ici à 2050 ?

Ressources hydriques : quels enjeux d’ici à 2050 ?

Vous vous souvenez de la Pyramide de Maslow ? Ce fameux schéma qui détaille les 5 besoins de l’être humain : physiologiques, sécurité, appartenance, estime et accomplissement. Alors, que retrouve-t-on à la base de cette pyramide ? Le besoin physiologique, et l’eau en est un des piliers.

août 2023

7 min

L'eau est une ressource essentielle à la vie sur Terre.

Oui, sans boire, un être humain ne peut pas vivre plus de 2 à 3 jours. Pourtant, cette ressource est confrontée à de nombreux enjeux (risques naturels, phénomènes climatiques extrêmes, augmentation de la demande, etc…). Alors, comment optimiser la gestion de cette ressource ? Est-il possible de réduire le gaspillage de celle-ci ? Quelles infrastructures développer ? On vous dit tout dans cet article !

L’eau : un enjeu planétaire ?

1 personne sur 10 n’a pas accès à l’eau potable

D’après le Groupe international d'experts sur le climat (GIEC), d’ici 2050, l'accès à l'eau sera un problème pour 3 à 5 milliards de personnes. Et c’est d’ailleurs déjà un enjeu actuellement dans de nombreux pays. En 2012, 783 millions de personnes, soit 11 % de la population mondiale, n’ont pas encore accès à l’eau potable. 1 personne sur 10.

L’eau, un Objectif de Développement Durable de l’ONU

C’est la raison pour laquelle l’eau est un des axes mis en avant par les fameux Objectifs de Développement Durable de l’ONU (les ODD). Le numéro 6 parle ainsi de garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et d’assurer une gestion durable des ressources en eau. Cela repose par ailleurs sur 6 points clés :

  • Eau distribuée non conforme
  • Qualité des eaux de surface et souterraine
  • Conformité des dispositifs d’assainissement
  • Rendement des réseaux d'eau potable
  • Prélèvements en eau
  • Services publics locaux de l'eau

Le constat ? Aujourd’hui, on en est encore loin des résultats espérés.
ODD accès à l'eau

Pourquoi parle-t-on d'or bleu ?

Dans les médias, on entend de plus en plus le terme d’or bleu.

Il s’agit simplement de montrer à quel point l’eau est, et sera, une ressource précieuse.

En effet, on parle de la terre comme de “la planète bleue”. On pense donc souvent à tort que cette ressource est présente de façon presque illimitée. Pourtant, si la terre est composée à 70 % d’eau, elle n’offre que 2.5 % d’eau douce et consommable, dont seulement 0.7 % est accessible en surface. C’est finalement très peu. Or, la demande va augmenter de manière conséquente dans les prochaines années (augmentation de la population, évolution des régimes alimentaires, intensification de l’agriculture, etc…) et la ressource risque de se faire plus rare (sécheresse, réchauffement climatique, etc…).

L’eau est un enjeu à prendre au sérieux, dès maintenant.

Quelle disponibilité de l’eau à l’échelle mondiale ?

Le volume d’eau dans le monde est stable, en revanche, il y a moins d’eau douce.

Au final, l’homme ne peut utiliser que moins d’1% du volume total d’eau présent sur Terre, soit environ 0,028 % de l’hydrosphère. Ceci englobe les cours d’eau, les réservoirs naturels ou artificiels (baies côtières, lacs, fleuves, cours d’eau, barrages…) et les nappes d’eau souterraine (aquifères) dont la faible profondeur permet l’exploitation à des coûts abordables. Or c’est justement l’eau douce qui est essentielle pour l’ensemble de la vie et des activités humaines.

Zoom sur le phénomène de la désertification

Cependant, le phénomène de désertification s'aggrave en raison de l'activité humaine, menaçant ainsi environ 20% des terres dans le monde. Des pays tels que l'Australie, le Chili, la Chine, l'Espagne et la Grèce sont particulièrement exposés à cette avancée du désert.

Le cas de l’Espagne : Dans ce pays, les trois quarts des terres pourraient devenir ce que l’on appelle des « terres sans vie » selon les chiffres du gouvernement. Les raisons ? Le réchauffement climatique et l’activité humaine (en grande partie les terres agricoles - l’Espagne étant le potager de l’Europe). L’Etat a d’ailleurs lancé en 2022 un grand plan de lutte nationale contre la désertification.

5 enjeux-clé liés aux ressources en eau

  • Les stress hydriques : En agronomie, c’est le résultat d‟une période de sécheresse plus ou moins prolongée. Cela impacte donc les végétaux, qui peuvent ainsi mourir de manière précoce. Pour les hommes, c’est similaire. Un stress hydrique, c’est lorsque l’eau n’est plus présente en quantité suffisante pour répondre à l’ensemble des besoins
  • Les eaux souterraines : Ces ressources, plus complexes à atteindre, sont pourtant de plus en plus exploitées. Elles permettent aujourd’hui de fournir la moitié de l’eau potable à la population mondiale. Le problème ? Ces ressources sont surexploitées, ce qui entraîne des risques importants (glissements de terrains, entrées de sel et donc eau qui devient impropre à la consommation, etc…).
  • L’accès à l’eau potable : De grands progrès ont été faits en termes de disponibilité de l’eau pour tous. Pour autant, la question se pose de l’accès (pour certains c’est au robinet de leur cuisine et gratuit, pour d’autres c’est à des dizaines de kilomètres de chez eux et presque inaccessible). En Afrique par exemple, plus de 36% de la population ne dispose pas d’un point d’eau accessible. Pourtant, c’est un besoin quotidien.
  • L’assainissement : Cela concerne ici principalement l’évacuation des eaux grises et noires. Dans de nombreux pays du monde, aucun système d’assainissement n’est mis en place, ce qui implique de forts enjeux sanitaires ainsi que sur l’environnement. Dans la partie suivante, on évoque justement deux solutions innovantes pour le traitement des eaux usées.
  • La répartition des usages : D’ici 2050, la demande en eau va augmenter d’environ 55%. Les raisons ? L’augmentation de la population, la demande qui flambe (agriculture, industrie, etc..). Il va être essentiel de penser le sujet au global, de façon à répondre au mieux aux besoins de tous.
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    Des solutions innovantes pour les eaux usées

    Les eaux usées sont des eaux qui ont été souillées par un usage humain.

    Plus concrètement, il s’agit d’une part des eaux grises ou ménagères (lavabos, douche, cuisine, lave-linge, etc.), d’autre part des eaux noires (eau venant des toilettes et WC). Ces dernières impliquent une gestion particulière, afin d’être nettoyées et potentiellement réintroduites dans la nature (sans générer d’impact sur l’environnement).

    Et justement, il y a trois initiatives particulièrement innovantes qui sont à souligner ici :

    • La plus grande station d'épuration d'Israël à Shafdan : Là-bas, les eaux usées sont traitées et purifiées avant d'être réinjectées dans les nappes phréatiques. Les résidus solides sont quant à eux transformés en engrais organiques pour l’agriculture. Cette approche a permis à Israël de devenir un leader mondial dans la récupération des eaux usées.
    • Le programme NEWater à Singapour : L’objectif ? Réduire la dépendance de ce pays à l'approvisionnement en eau par les pays voisins. Le programme combine différentes technologies et permet de produire une eau potable de haute qualité à partir des eaux usées traitées.
    • La Namibie : Dans cette zone géographique, l’enjeu est fort, le climat est aride et les ressources en eau assez rares. Depuis 1968, la capitale a pourtant opéré un tournant. Cinquante-cinq ans plus tard, 30 % des eaux usées sont recyclées en eau potable en moins de dix heures. Le reste de l’eau potable domestique provient de barrages et forages réalisés dans d’autres régions du pays. Une solution moins coûteuse que le dessalement et tout aussi efficace.

    Bon à savoir : Ces deux exemples montrent qu’il est possible de repenser l’ensemble du cycle de l’eau, pour l’optimiser à chaque étape, y compris avec les eaux grises. Rien ne se perd, tout peut se nettoyer, se transformer, et être réutilisé.

    Ressources hydriques : quels enjeux en France ?

    En France, il pleut en moyenne 510 milliards de mètres cubes (m3) par an (chiffre basé sur des données analysées entre 1990 et 2018 par la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E).

    Un peu plus de 60% de ce volume repart naturellement dans l’atmosphère en s’évaporant ; le reste se transforme en « pluies utiles », qui vont alimenter les cours d’eau, s’infiltrent dans les sols et alimentent les nappes phréatiques et les sols pour hydrater les végétaux Que fait-on des 40% restants ? Comment sont réparties les ressources en eau ? Aperçu ci-dessous des 5 principaux usages de l’eau en France.

    Les 5 usages-clé de l’eau en France

    • L’eau potable : En 2019, cela représentait environ 17 % du volume d’eau douce prélevé en France. Pour mieux se projeter, c’est l’équivalent de 217 litres par jour et par habitant. En pratique, la consommation réelle est plutôt autour de 147 litres d’eau potable par jour en 2019 (douches, cuisine, arrosage du jardin, machines à laver, etc…)
    • L’agriculture : En 2019, 62 % de la consommation d'eau douce était dédiée à ce secteur (irrigation, abreuvement du bétail, nettoyage des bâtiments et machines, etc…). Le refroidissement des centrales nucléaires : Plus de la moitié de l’eau prélevée (donc pas uniquement l’eau douce) chaque année dans l’environnement en France sert à refroidir les centrales nucléaires de production d’électricité.
    • L'alimentation des canaux : C’est un sujet rarement évoqué. Il s’agit de maintenir la navigabilité des 8 500 kilomètres de canaux maillant le territoire français. Au global, cela nécessite en moyenne plus de cinq milliards de mètres cubes par an, soit un mètre cube d’eau douce sur six prélevés.
    • Les prélèvements principalement industriels : Environ 8 % des pompages déclarés dans la BNPE (hors barrages) sont destinés aux autres usages, notamment les activités économiques (entreprises de commerce ou de service, collectivités et établissements publics, industrie, etc…). Notons quand même ici que la majorité de cette eau est restituée.

    Que penser du sujet des méga bassines ?

    Récemment, le gouvernement a mis en avant les méga bassines comme de nouvelles solutions pour faire face aux sécheresses et répondre aux besoins en eau. Envie de comprendre les avantages et inconvénients de cette démarche ? Rendez-vous sur l’excellent article de Bon Pote intitulé “Les méga-bassines sont-elles des solutions viables face aux sécheresses ?”.

    Vers une eau saine pour tous demain

    L’or noir (pétrole) était la ressource clé du siècle que nous venons de vivre. L’or bleu sera-t-elle celle de demain ? Une chose est sûre, cela semble aller dans ce sens. Demande en forte croissance, ressources qui se raréfient, enjeux et pressions plus fortes…La gestion de l’eau est un sujet à suivre de près. D’ailleurs, chez helios on a à cœur d’investir dans la transition écologique. Et nous sommes heureux d’avoir contribué à financer une station d'épuration (Maera) à Montpellier. Celle-ci permet d’assainir les eaux usées, et de créer de l'énergie verte à partir de la méthanisation des boues. Ce n’est qu’un petit pas, et surtout le début de nos engagements, mais on avance. Pour en savoir plus, rendez-vous par ici.

    💡Pour aller + loin : Nourrir le monde en 2050 : est-ce possible ?

    Sources :
    Les Echos: "L'Espagne menacée de désertification"
    Le Monde: "La crise de l'eau illustrée en 5 graphiques"
    Le Monde: "Quelles quantités d’eau sont prélevées et consommées par la population, les usines et l’agriculture en France ?"
    Futura: "A Singapour, on sait réutiliser l'eau usée"

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