L’acidification des océans : quand l’océan amorti les coups.

L’acidification des océans : quand l’océan amorti les coups.

L’eau de nos océans est “28% plus acide qu’avant la révolution industrielle” relate un article du National Geographic. L’organisme, fondé par une communauté de scientifiques, promeut la compréhension et la protection de notre planète.

septembre 2023

7 min

Ce phénomène d’acidification qui a un impact sur la biodiversité marine et les humains, pourrait s’amplifier ces prochaines années. Mais alors d’où vient cette acidification ? Quelles en sont précisément les conséquences pour les petits êtres qui se trouvent dans les mers et océans ? Quelles sont les conséquences pour nous, les humains ? Et comment peut-on limiter ce phénomène à notre échelle de citoyen-consommateur-financeur ? On vous en parle…

L'acidification des océans, kezako ?

Les puits de carbone, ça vous dit quelque chose ? Artificiels ou naturels, les puits de carbone sont des réservoirs qui stockent le carbone de l’atmosphère. Sur notre belle planète, les deux plus gros puits de carbone sont les forêts et les océans.

Ces derniers sont le réservoir le plus important. Or, ces dernières années, face à l’overdose des émissions de co2, la nature a pris le relais, en absorbant du dioxyde de carbone plus qu’il n’en faut… Environ 25% des excès de dioxyde de carbone rejetés dans l'atmosphère sont absorbés par les océans chaque année et l’acidification des océans est due à cet excès.

Pour comprendre un peu mieux ce qu’il se passe, replongeons l’espace de quelques secondes dans les cours de Sciences et Vie de la Terre où l’on nous parlait de… ph ! Cet indicateur permet de connaître le degré d’acidité d’un milieu.

Plus le ph est élevé, moins il y a d’acidité et plus il est bas, plus c’est acide ! L’article du National Geographic, cité plus haut, retrace le ph de l’eau des océans depuis 1700. À cette époque-là, ils étaient légèrement alcalins (très faiblement acides) avec un ph d'environ 8,1.

Or, depuis l’ère industrielle jusqu’à aujourd’hui, les eaux de surface des océans ont enregistré une baisse d'environ 0,1 unité de ph. Ce petit changement qui paraît signifier peu, veut en réalité dire que l'eau est environ 28 % plus acide qu'auparavant.

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La patte humaine, responsable de l’acidification des océans

Vous vous en doutez peut-être, les activités humaines sont principalement la cause de ce phénomène. Notre addiction aux énergies fossiles depuis la révolution industrielle notamment, y est pour quelque chose. Leur combustion, relâche énormément de gaz à effet de serre (ges) dans l’atmosphère, dont le fameux Co2.

Nos puits de carbone naturels doivent donc en absorber beaucoup plus qu’avant. Sauf que, la main humaine réduit aussi largement les forêts de la planète, via la déforestation, pour, en autres, maintenir un modèle d’agriculture intensive.

On se souvient des incendies dans la forêt amazonienne en août 2019, causés par la déforestation liée à l'exploitation intensive de cultures de soja destinées à nourrir les animaux d’élevage des pays importateurs, comme la France. Et de plus en plus, nos forêts brûlent, causées par les sécheresses, conséquences directes du réchauffement climatique, généré par cette même accumulation de Co2 dans l’atmosphère.

Bref, ça fait beaucoup pour les océans, qui absorbent donc de plus en plus de Co2 pour compenser : 30% de plus qu’en 1700 !

Un autre phénomène participant à l’acidification est l’eutrophisation lié à l’apport excessif d’éléments nutritifs dans les eaux. Celle-ci peut provient notamment de l’usage d’engrais chimiques agricoles, qui se déversent dans les eaux fluviales, puis les océans. Cela entraîne une prolifération des algues, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l’écosystème. C’est ce qu’il se passe en Bretagne avec les algues vertes.

Les conséquences pour les espèces marines

En tant qu’humain, selon ce que nous mangeons et notre niveau de stress, notre corps peut être plus ou moins acide. Pour les humains, boire une eau alcaline, dont le ph est supérieur à 7, est très bon pour la santé puisqu’elle neutralise l’excès d'acidité de notre corps. En revanche, l’acidité est source de diverses maladies comme la goutte, qui est une inflammation des articulations et accélère le processus du vieillissement.

Alors quand l’océan s’acidifie, les conséquences pour les êtres-vivants sont tout aussi néfastes. Cette forte acidité met par exemple en danger des mollusques comme les huîtres et les moules. Voici ce que des scientifiques de l’Ifremer et du CNRS ont trouvé, dans une étude, en mesurant l’effet de l’acidification sur ce types d’organismes marins : “Après avoir analysé de plus près certaines caractéristiques d’huîtres ayant grandi dans des conditions même peu acides, nous avons découvert que leur coquille était moins épaisse et plus légère, suggérant une moindre résistance à la prédation et aux chocs.

En plus de l’acidification, l’excès de Co2 entraîne aussi une diminution de la concentration en carbonate de calcium, un élément chimique essentiel pour la bonne construction des coquilles et squelettes internes de ces êtres vivants.

L’augmentation de l’acidité de l’eau est aussi l’une des causes du blanchissement des coraux et de la mort de certains récifs coralliens.

Elle perturbe l’odorat des poissons et peut modifier la façon dont les sons se transmettent dans l'eau, rendant les écosystèmes sous-marins plus bruyants. Une étude de 2014 menée en Papouasie Nouvelle Guinée révélait qu’à cause des bouleversements olfactifs, les poissons se trouvant dans des zones maritimes acides étaient - tenez vous bien - attirés par l’odeur de leurs prédateurs !

Les conséquences pour les humains

En 2014, un article du Monde, reprenant un rapport réalisé par des spécialistes internationaux de biologie marine, présentait déjà certaines des conséquences de cette acidification pour les humains. Dans ce rapport, les auteurs indiquent par exemple l’importance des récifs coralliens pour les personnes vivant en zones tropicales, représentant une source de revenus indirecte pour environ 400 millions de personnes.

Chaque barrière de corail joue aussi un rôle dans la protection du littoral et des populations locales. Ce sont des barrières naturelles, faisant tampon contre les vagues géantes, les tsunamis et elles protègent les zones côtières de l’érosion.

D'ici 2100, le pH de l'océan de surface pourrait chuter à moins de 7,8, soit plus de 150 % par rapport à l'état déjà corrosif d'aujourd'hui.

« En Méditerranée, l’étude d’une zone proche du Vésuve soumise à un ph comparable à celui attendu pour 2100 suggère une baisse de 70 % de la biodiversité des organismes calcaires et une chute de quelque 30 % de la diversité des autres organismes. » indiquait Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans ce rapport de 2014.

Or cela aura un impact non seulement sur les activités économiques permises par ces écosystèmes marins, mais aussi sur toute la chaîne alimentaire, au bout de laquelle, il y a nous, les humains.

Agir en réduisant le CO2

Pour réduire l'acidification des océans, il existe aujourd’hui quelques pistes, comme l’utilisation de macro-algues pour absorber du Co2 et diminuer le ph de l’eau de mer. Des associations, comme Coral Guardian, agissent aussi pour protéger et restaurer les écosystèmes coralliens.

Cependant la solution la plus efficace et indispensable à ce jour est de s’attaquer à la cause, c’est-à-dire au Co2. Certes, ce n’est pas demain la veille que l’océan retrouvera un état stabilisé, mais il est tout de même possible d’agir pour limiter le processus d’acidification.

À votre échelle, pour endiguer ce phénomène, vous pouvez par exemple commencer par manger moins de viande, prendre des transports bas-carbone, opter pour le tourisme responsable cet été et aussi placer votre argent dans une banque qui ne finance pas les énergies fossiles.

Car quand vous placez votre argent à la banque, celui-ci ne dort pas, il est constamment réinvesti, notamment dans ce type d’énergies polluantes. Chez helios, l’argent de nos clients est réinvesti dans des projets d'agriculture durable, d’énergies renouvelables ou encore de conservation des écosystèmes. Et, une chose est sûre, il n’ira pas financer les énergies fossiles !

Sources :
National Geographic: "Tout comprendre sur : l'acidification des océans"
Ifremer: "Anticiper l’impact du changement climatique sur les huîtres et les moules"
WWF: "AMAZONIE EN FEU : CE QUE NOUS POUVONS FAIRE"
BFM TV: "ACIDIFICATION DES OCÉANS: LES POISSONS ATTIRÉS PAR LEURS PRÉDATEURS"
Le Monde: "L’acidification des océans aura d’importantes conséquences pour la biodiversité"
Coral Guardian: "Nous protégeons et restaurons les écosystèmes coralliens au travers de l’implication des communautés locales et la sensibilisation du grand public."

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