Agriculture biologique : définition et enjeux

Agriculture biologique : définition et enjeux

Depuis les années 1990, le marché des produits bio connaît une croissance remarquable. Phénomène de mode ou réelle préoccupation sanitaire et écologique, la certification bio figure parmi les indices de qualité les plus exigés par les consommateurs.

juillet 2023

5 min

La forte demande s’accompagne d’une augmentation des surfaces agricoles destinées à l’agriculture biologique. Ce système de production allie bonnes pratiques environnementales et innovations techniques au bénéfice des hommes, des plantes, des animaux et des sols.

Il s’appuie sur des processus naturels et des cycles adaptés aux conditions locales, plutôt que sur l’utilisation d’intrants de synthèse (pesticides, hormones, engrais…). Comment définir l’agriculture biologique, et quels enjeux présente-t-elle ?

En quoi consiste l’agriculture biologique ?

Apparu vers les années 1950, le terme agriculture biologique est l’équivalent de l’expression anglaise « organic farming » qui l’a précédé.

Un système de production préservant les ressources naturelles

L’agriculture biologique se définit comme un système de production agricole combinant un haut niveau de biodiversité et des modes de culture préservant les ressources naturelles. Intégrant des normes rigoureuses, cette méthode interdit notamment l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques au profit des produits d’origine naturelle. Elle répond à la demande des consommateurs qui souhaitent préserver l’environnement dans le cadre du développement durable.

Le concept bio s’applique aux catégories de produits suivantes :

  • produits non transformés (animaux, œufs, lait, céréales, fruits et légumes, coton…)
  • produits transformés destinés à l’alimentation humaine (plats cuisinés, fromage, pain…)
  • produits transformés ou non destinés à l’alimentation des animaux (tourteaux, foins, grains…)
  • matériels pour la reproduction végétative (boutures, plants, semences…)

Naturellement, les produits de la chasse et de la pêche d’espèces sauvages ne font pas partie de ces catégories, car il est impossible de contrôler leur alimentation.

Une méthode de culture respectant un cahier des charges particulier

Pour obtenir un label AB (Agriculture biologique), un exploitant doit appliquer un cahier des charges strict. Des organismes certificateurs, comme Ecocert, y veillent de manière impartiale et indépendante. La mise en œuvre de ce document doit être adaptée au type de production et respecter un certain nombre de principes :

  • non-utilisation d’engrais et de pesticides chimiques
  • lutte contre les maladies et les insectes nuisibles par des agents biologiques
  • recyclage des résidus
  • rotation des cultures pour régénérer les sols
  • préservation des ressources naturelles et respect de l’environnement
  • entretien de la biodiversité par la culture d’espèces variées.

À noter qu’une période de transition de trois ans s’impose pour la transformation d’une exploitation conventionnelle en exploitation biologique certifiée.

Contrairement à une idée répandue, l’agriculture bio n’exclut pas l’utilisation de tous les fertilisants et pesticides. Le sulfate de cuivre est, par exemple, un pesticide autorisé qui entre dans la composition de la bouillie bordelaise, un fongicide écologique efficace.

Au total, plusieurs centaines d’intrants bio figurent sur la liste du règlement européen CE n°889/2008 sur les modalités de la production bio (culture, transformation, contrôle et étiquetage des produits).

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Quels sont les enjeux de la culture biologique ?

L’agriculture bio se présente comme une activité ayant des impacts positifs réels à l’échelle nationale et planétaire.

Une alimentation plus saine

Essentiellement alimentaire, l’industrie du bio a pour objectif d’offrir aux hommes des denrées alimentaires saines, écologiques et en quantité suffisante. Pratiquer l’agriculture bio relève donc d’une vraie responsabilité envers la vie des consommateurs. Les agriculteurs remplissent cette mission en produisant des aliments issus de sols en bonne santé, riches en nutriments et transformés dans le respect de l’environnement.

Une étude de l’Institut national de la santé et la recherche médicale (INSERM) confirme les bienfaits de la consommation de produits bio. Les personnes ayant l’habitude d’en manger régulièrement ont des probabilités significativement réduites :

  • d’obésité
  • d’hypertension artérielle qui augmente le risque de crise cardiaque et d’AVC (Accident vasculaire cérébral
  • de diabète de type 2 qui peut provoquer la cécité, des AVC et une insuffisance rénale
  • de cancers en tous genres

💡Pour aller + loin : voici la liste des 10 ingrédients qu'il vaut mieux consommer bio

Des impacts positifs au niveau sociétal

L’agriculture bio promeut une cohérence sociale, du producteur au consommateur, en passant par tous les acteurs intermédiaires de la filière. Ce mode de culture prône des valeurs comme :

Par ailleurs, l’agriculture bio cherche à privilégier la production, la transformation et la commercialisation locales. En adoptant des prix justes, les acteurs du secteur ont la possibilité de dynamiser les savoir-faire des producteurs bio. La richesse ainsi produite circule dans la région, encourage les initiatives citoyennes et stimule la création d’emplois.

Un partenariat humaniste

Des entreprises se regroupent pour défendre les valeurs de l’agriculture biologique. Elles cherchent à associer tous les acteurs de la filière à la croissance du secteur.

Tous les collaborateurs doivent ainsi bénéficier d’une transparence totale sur les objectifs des entreprises et être impliqués dans les prises de décision. Ils doivent également profiter de conditions de travail optimales. Autrement dit, grâce à son mode de fonctionnement, cette forme agriculture raisonnée permet de réinventer l’entreprise.

Les adeptes du concept s’accordent à dire que consommer des produits issus de l’agriculture bio est un état d’esprit. En effet, ils prennent conscience du fait que ce mode de production garantit une rémunération équitable de tous les acteurs de la chaîne. Mais l’esprit même de la bio se retrouve aujourd’hui confronté à de nouveaux enjeux à cause de son succès.

Et pour cause, des industriels qui ne partagent pas les valeurs de l’agriculture bio se sont immiscés dans le circuit. Attirés par les bénéfices financiers, ils proposent des produits mixtes (bio et non bio) et des produits bruts ou transformés à l’étranger. Cela induit en erreur les consommateurs mal informés. Il en résulte une baisse de la qualité et des revenus des agriculteurs.

Un modèle économique parfois inégalitaire

L’agriculture bio comporte de nombreux avantages pour les consommateurs grâce à un cahier des charges obligeant les producteurs à respecter les critères convenus. Généralement, cette forme d’agriculture est plus extensive que l’agriculture conventionnelle. L’approche permet d’obtenir des produits plus qualitatifs et plus savoureux, mais le caractère subjectif de cette notion la rend difficile à évaluer.

L’agriculture bio a généralement des rendements inférieurs à ceux du conventionnel. Cela entraîne des coûts d’exploitation plus élevés, qui se répercutent sur les prix de vente. La différence pose un certain nombre de problèmes, notamment aux consommateurs disposant de revenus modestes et qui ne peuvent pas accéder aux produits bio.

On peut également évoquer le sujet de la non utilisation des pesticides dans les produits bios qui sont dangereux pour la santé. Sentiment que l’on pouvait partager mais dont la dangerosité a été appuyée par de récentes études, notamment par Cash Investigation en 2018 :

💡Pour aller + loin : retrouvez 10 chiffres sur l’agriculture en France aujourd’hui et les enjeux de l'agriculture en 2024

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