Agriculture biodynamique : définition et enjeux

Également appelée biodynamie, l’agriculture biodynamique constitue l’un des courants fondateurs de l’agriculture biologique. Il s’agit d’une approche de l’agriculture visant à créer un équilibre entre les humains, les végétaux, les animaux et l’environnement. 

Fondée sur des principes établis par le scientifique autrichien Rudolf Steiner, cette méthode vise principalement à garantir la fertilité du sol. Elle prône l’abandon de l’épandage massif des produits phytosanitaires qui détruisent les organismes microscopiques nécessaires à l’agriculture. 

Des préparations spéciales à base de produits naturels et le calendrier lunaire entrent dans sa mise en œuvre. Mais de quoi s’agit-il exactement, et comment cette pratique s’applique-t-elle à la viticulture ? 

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En quoi consiste l’agriculture biodynamique ?

L’agriculture biodynamique accorde une importance particulière à la recherche d’équilibre entre l’environnement et les systèmes de culture.   

Un concept qui considère la nature dans son ensemble

Recréer des liens avec la nature s’impose comme une nécessité pour procurer une alimentation saine aux hommes. En agriculture biodynamique, il faut rendre le sol et les plantes réceptifs aux nombreuses influences du ciel et de la Terre en tant que planète. Cette conception se base sur trois grands principes : 

• les rythmes cosmiques et l’influence de la lune, 

• les préparations naturelles, 

• l’organisme agricole.

La prise en compte de l’action des astres vise à donner aux plantes des forces leur permettant de résister aux maladies et aux parasites. Cela fait intervenir différents rythmes, comme la lune montante, la ligne descendante ou encore les nœuds lunaires. Le soleil joue aussi un rôle important. Toute cette complexité nécessite la consultation du calendrier lunaire. 

L’utilisation de préparations biodynamiques pour la culture permet aux végétaux de connaître une croissance saine. Ces préparations sont destinées aux sols et au compost fabriqué avec des plantes fermentées. Elles sont classées selon une nomenclature allant de 500 à 508 : 

• 500 : bouse de vache fermentée dans des cornes de vache pour stimuler la croissance ;

• 501 : silice dans des cornes de vache pour réguler la croissance et augmenter la résistance aux maladies ; 

• 502 : achillée millefeuille pour améliorer la mobilité du soufre et de la potasse ; 

• 503 : camomille pour améliorer le métabolisme du calcium et de l’azote ; 

• 504 : ortie pour favoriser la formation de l’humus ; 

• 505 : chêne pour augmenter l’assimilation du calcium ; 

• 506 : pissenlits pour réguler les taux de silice et de potassium ; 

• 507 : valériane pour améliorer la mobilité du phosphore ; 

• 508 : prèle des champs pour lutter contre les infections fongiques.

La notion d’organisme agricole implique que la ferme s’entend dans la globalité de son écosystème. L’homme y coopère harmonieusement avec les végétaux et les animaux qui seront plus sains et plus résistants. Cela se matérialise notamment par la création de haies et de bandes fleuries, mais également par l’utilisation d’engrais bio et la rotation des cultures. 

Quelle différence entre l’agriculture biologique et biodynamique ?

L’agriculture biodynamique et l’agriculture biologique ont des points communs. En effet, tous deux n’utilisent aucun produit chimique de synthèse pour lutter contre les insectes nuisibles ou pour améliorer les rendements. Cependant, les techniques varient d’une forme d’agriculture à l’autre. 

Par exemple, l’agriculture biodynamique ne demande que 15 kg de cuivre par hectare maximum pour 5 ans, contre 30 kg pour l’agriculture biologique.

Par ailleurs, l’agriculture biologique prend également en compte les cycles de la nature, mais elle ne leur attribue pas une place centrale. L’agriculture biodynamique s’adresse aux paysans qui souhaitent sauvegarder des surfaces et préserver les techniques traditionnelles. Elle applique donc toutes les nomenclatures de la biodynamie.

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Comment l’agriculture biodynamique s’applique-t-elle à la viticulture ? 

En viticulture, le but de l’agriculture biodynamique consiste à optimiser le travail des vignerons et à améliorer la qualité du vin.

Suivant un cahier des charges précis

Outre le respect du calendrier lunaire, l’application de la biodynamie à la viticulture passe par l’utilisation de préparations à base de minéraux, de plantes et de matière organique. Ces préparations permettent de fortifier la vigne, de la préparer aux changements de saison et de l’aider à faire face aux maladies et aux parasites.

Le Syndicat international des vignerons en culture biodynamique (SIVCBD) souligne l’interdiction d’utiliser tout produit modifiant l’équilibre naturel des raisins. Le cahier des charges exclut tous les produits chimiques et tous les Organismes génétiquement modifiés (OGM). Le collage du vin doit également se réaliser sans intrants. Les vignerons doivent aussi respecter le cycle de la nature et utiliser des préparations biodynamiques.

Généralement, l’utilisation d’intrants se fait sous surveillance dès la culture du raisin jusqu’à la vinification. Cela concerne donc la fermentation, les ajustements, la clarification et la stabilisation du vin. Les vignerons peuvent cependant utiliser quelques additifs. L’ajout de sucre au moût, et l’usage de soufre, doivent se faire avec une grande parcimonie. Le taux de soufre autorisé est de 90 mg/l pour le vin blanc et 70 mg/l pour le vin rouge. 

En se référant aux certifications

Chaque année, des organismes agréés contrôlent tous les produits agricoles certifiés. Ces organismes attribuent différents labels, entre autres : 

• AB (Agriculture biologique) qui engage à limiter le recours aux intrants et à restreindre l’utilisation des pesticides ; 

• HVE (Haute valeur environnementale) qui concerne toute l’exploitation et non seulement une partie.

Il existe des labels spécifiques à l’agriculture biodynamique dans la filière du vin. Certains garantissent uniquement des vins biologiques issus de l’agriculture biodynamique, d’autres certifient en même temps les vins et les pratiques biodynamiques dans l’exploitation. La différence se situe au niveau du contrôle. Certains inspecteurs ne goûtent pas les vins qu’ils certifient, alors que d’autres y accordent une attention particulière.

La manière la plus simple de déterminer le caractère biodynamique d’un vin consiste à se renseigner sur les méthodes de production des vignerons. La présence de deux labels sur l’étiquette d’une bouteille garantit un vin issu de l’agriculture biodynamique et respectueux du cahier des charges. 

Il importe de prendre en compte le cas des vins en transition. Il s’agit notamment des vins bio dont les producteurs souhaitent se conformer progressivement au cahier des charges du (SIVCBD). Il existe donc des domaines qui utilisent déjà une grande partie des pratiques recommandées par la biodynamie, mais qui restent en voie de certification.

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