Alimentation en circuits courts : focus sur l'économie locale

Alimentation en circuits courts : focus sur l'économie locale

AMAP, vente à la ferme, magasins “direct producteur” : ces dernières années, de nouvelles habitudes d’achat ont fait leur apparition pour favoriser le circuit court. Près de deux Français sur trois ont consommé des produits issus de circuits courts en 2020, selon le baromètre Kantar-Pour de bon. Une tendance qui va à rebours des pratiques des grandes surfaces alimentées par le marché de Rungis. Et qui se présente comme une solution face à l’inflation.

mai 2023

5 min

Le circuit court, qu’est-ce que c’est ?

Alors que les grandes surfaces représentent près des deux tiers des parts de marché du commerce de détail, des formes de vente alternatives font florès, à commencer par les circuits courts. La vente en circuit court consiste à réduire le nombre d’intermédiaires : la vente se fait en direct du producteur au consommateur ou avec un intermédiaire au maximum.

Le circuit court ne prend pas en compte dans sa définition la proximité géographique, même si elle est implicite dans bien des cas. Il est possible d’avoir des bananes de République dominicaine ou des fèves du Kenya sans intermédiaire, donc en circuit court. Mais dans les AMAP ou les magasins de producteurs, ce sont bien des locaux qui proposent leurs produits.

Les différentes manières de faire du circuit court

Il existe plusieurs formes de circuits courts. Commençons par le circuit le plus court : la vente à la ferme. De plus en plus de personnes choisissent d’aller chercher les produits directement à la source : chez les producteurs. Certains producteurs proposent même à celles et ceux qui le souhaitent de faire la cueillette eux-mêmes. Une activité appréciée par les familles urbaines ou périurbaines avec enfants.

Autre pratique de plus en plus connue : les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui mettent en lien des consommateurs avec des petits producteurs locaux et organisent des moments de collecte de paniers de leurs produits, se développent de plus en plus. Ces structures associatives permettent aux producteurs de distribuer leurs productions et aux consommateurs d’avoir accès à des produits alimentaires de qualité à moindre frais. À date fixe, les membres de l’AMAP peuvent venir chercher leur panier, composé en général de fruits et légumes, d’œufs, de pain, voire de viande, de miel ou encore de farine. Il y aurait aujourd’hui 2000 AMAP avec plus de 250 000 membres au total en France.

Beaucoup de producteurs font les marchés pour vendre leur marchandise. Mais les étals sont aussi pris d’assaut par des revendeurs, les primeurs notamment qui achètent sur le marché international de Rungis plutôt que les petits producteurs. Les producteurs sont faciles à reconnaître : ils ont souvent moins de diversité et connaissent leurs produits sur le bout des doigts.

Les magasins de producteurs se développent également. Gérées par les producteurs eux-mêmes, ces structures leur permettent, en se mettant en commun, de toucher de nouveaux publics. Ces boutiques sont souvent installées en centre-ville ou dans des zones commerciales afin d’être accessibles pour le plus grand nombre. Il y en aurait entre 350 et 400 en France.

Certains commerces proposent aussi des produits en circuit court. Certains magasins bio ou des épiceries indépendantes se fournissent en direct des producteurs : ils sont le seul intermédiaire entre le consommateur final et le producteur. Ces points de vente ont l’avantage de proposer une large gamme de produits issus de plusieurs producteurs et de différentes régions.

Vente à la ferme AMAP Marché Magasin de producteurs Commerces "direct producteurs"
Adhésion Oui Non Non Non Non
Participation du consommateur Possible (cueillette) Obligatoire Non Non Non
Échange avec le producteur Oui Oui Oui Oui Si le producteur fait une animation
Rythme Plusieurs jours par semaine Une fois par semaine (en général) Plusieurs jours par semaine Plusieurs jours par semaine Toute la semaine
Gamme Limitée Limitée Limitée Large Très large

Le circuit court, quel intérêt ?

Les intérêts du circuit court sont nombreux. À commencer par la fraîcheur des produits. Les fruits et légumes, les œufs ou encore les produits laitiers sont extra frais. Ils viennent d’être récoltés ou préparés, généralement à quelques kilomètres du lieu de vente.

Ce sont des produits saisonniers, qui varient toute l’année. N’est disponible que ce qui est produit à l'instant T. Cela permet aux citadins de se reconnecter avec le cycle des saisons ainsi qu’avec la nature. En rencontrant les producteurs, les consommateurs sont mieux à même de comprendre les enjeux de l’agriculture. La cueillette est pour les enfants (et les adultes) une manière d’appréhender différemment les fruits et légumes, d’apprécier leur diversité et de découvrir comment ils sont cultivés.

Puisqu’une grande partie des circuits courts s’appuie sur des producteurs locaux, cela permet de soutenir leur activité et l’économie locale de manière générale. Les producteurs sont payés à un prix plus juste : ce sont eux qui déterminent leurs prix. Des liens se tissent entre les producteurs d’une même région par le biais des AMAP ou des magasins de producteurs ; des synergies se font.

En privilégiant les producteurs locaux, le transport est limité, ce qui réduit les émissions de carbone et les dépenses énergétiques de manière générale.

En limitant le nombre d’intermédiaires et donc les marges, les circuits courts permettent aussi de réguler les prix : à qualité “égale”, les circuits courts sont bien moins chers sur le bio et aussi chers sur le conventionnel français, malgré des volumes bien moins importants.

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Des fruits et légumes qu’on ne pense pas trouver en France !

Les fruits exotiques se sont fait la part belle dans les rayons fruits et légumes des supermarchés ou sur les étals des primeurs. Ils viennent souvent de l’autre bout du monde, et sont passés notamment par Rungis. Pourtant, on n’a pas toujours besoin d’aller bien loin pour tomber sur des fruits et légumes exotiques. On peut en trouver dans notre AMAP ou dans notre magasin “direct producteur”. Voici un top 5 des fruits et légumes qu’on ne penserait pas trouver en France (et pourtant !) :

  1. Le kiwi : ce fruit juteux et acide à la chair verte est produit en hiver dans le sud de la France
  2. La patate douce : ce tubercule originaire d’Amérique du Sud, délicieux en frites ou en purée, se fait doucement une place dans les champs français, que ce soit dans l’Anjou ou en Provence
  3. La chayotte (ou christophine) : ce fruit-légume bien connu dans les Antilles et à la Réunion sait pousser en Hexagone, idéalement sous serres, ce qui permet de découvrir son goût si particulier entre la pomme de terre et la courgette
  4. Le yacon (ou poire de terre) : cette cousine de la patate douce, elle aussi latino-américaine qui s’exporte bien, se mange aussi bien crue que cuite
  5. L’oca du Pérou : ce tubercule aux allures de ver ne pousse pas que dans les Andes ; après une première introduction en France sans succès au XIXe siècle, l’oca fait un retour discret sur les étals des magasins bio
Sources :
Pourdebon: "Les français n’ont jamais autant consommé en circuits courts !"

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