La finance peut-elle être transparente ?

La finance peut-elle être transparente ?

Cinquième article de notre série sur la finance durable.

novembre 2021

4 min

La finance rebute et effraie, elle semble être un monde à part, inaccessible. La finance durable ne dénote pas sur le sujet et il est difficile d'évaluer les véritable engagements environnementaux ou sociaux. Serait-ce parce que les banques se satisfont d'une situation floue ? Profitent-elles d'un manque de compréhension de leurs clients ? Comment rendre le secteur bancaire et financier plus transparent ?

Il est temps de devenir épargnant·e acteur·ice : pour cela, l'information est au cœur de la solution.

Dans le milieu bancaire traditionnel, un important besoin de transparence

Régulièrement épinglée pour ses manquements sur la transparence financière, la France régule progressivement depuis une dizaine d'années la transparence de ses institutions financières. Les obligations réglementaires successives ont cherché à rendre plus claires les offres des banques pour leurs client·e·s.

La loi Chatel de 2008 a probablement ouvert la voie en imposant aux banques de communiquer à chaque client·e un récapitulatif détaillé des frais de gestion de son compte.

Même avec tout ça, il est facile de s'y perdre !

C'est assez clair : la législation vise avant tout à imposer aux banques des produits plus sains, plus clairs et plus accessibles, grâce à la transparence. C'est un premier remède pour une finance plus inclusive qu'on a évoqué

Contrepied. La traçabilité n'est par contre pas encore au programme des grandes banques : malgré la pression des consommateurs et consommatrices, malgré la tendance de fond qui oriente nos achats de produits, c'est toujours très compliqué de savoir à quoi sert notre argent !

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Une injonction encore plus forte pour la finance durable

Si les progrès du secteur bancaire traditionnel sont lents, le monde de la finance durable se doit de répondre à des injonctions de transparences beaucoup plus fortes. Même le Crédit Mutuel, pourtant pas le meilleur élève français, publie maintenant chaque année l'empreinte carbone de tout son portefeuille de prêts !

Pour connaître l'impact des autres banques, il faudra regarder le travail d'Oxfam France.

La finance verte devra donc suivre les mêmes tendances que le secteur bancaire : plus de standardisation pour convaincre et plus de transparence.

A l'échelle Européenne, le règlement SFDR est technique mais primordial pour la finance durable.

Avec lui, les possibilités d'investissement devront être clairement séparées en 3 catégories :

  • Celles qui communiquent sur des caractéristiques environnementales et/ou sociales, sans forcément agir dessus
  • Celles qui ont pour objectif l’investissement durable
  • Celles qui n'ont pas d'objectif de durabilité. Le reste en somme.

Très attendu, le règlement devrait permettre de standardiser les investissements durables à l'échelle européenne.

Autre sujet de discussions en ce moment, la taxonomie européenne doit classer les différents types d'activités économiques : la taxonomie verte regroupe les activités durables, la taxonomie grise inclue les activités qui au contraire sont néfastes à l'environnement.

Et c'est important pour l'investissement européen : pour réussir sa transition bas-carbone, l’Union européenne doit mobiliser 1 000 milliards d’euros entre 2021 et 2027. Mais comment savoir vers quoi orienter cette somme ? C'est le but de la taxonomie, de classer les activités entre vertes et non-vertes, selon 6 objectifs à suivre.

Une activité verte devra donc contribuer significativement à au moins 1 de ces objectifs, sans avoir d'impact négatif sur les autres et en respectant des critères sociaux basiques.

La taxonomie permettra d'influencer massivement l'orientation des investissements européens dans les années à venir. Le sujet est crucial et source d'un intense lobbying privé et étatique. Le nucléaire divise autant que le gaz naturel, vu par leurs défenseurs comme des énergies de transitions et par leurs détracteurs comme des solutions trop dangereuses.

Sortir des circuits habituels

La transparence avance au sein des grandes banques traditionnelles mais le mouvement est lent. Trop lent selon certain·e·s, qui ont choisi depuis plusieurs années maintenant d'offrir une alternative au secteur bancaire avec le financement participatif, ou crowdfunding. Ce nouvel outil permet de collecter des fonds directement auprès de contributeurs particuliers et pour un projet particulier. **A chaque fois, la transparence est très élevée et les investissements sont facilement traçables.

L'argent collecté auprès de particuliers, souvent sur internet, est utilisé de plusieurs manière . On retrouvera notamment :

  • Le don, qu'on voit émerger notamment sur des projets solidaires
  • les achats en anticipation qui permettent à une entreprise de pré-financer la production d'une première série de produits. On le retrouve de plus en plus dans la mode par exemple.
  • le crowd equity ou investissement participatif qui permet de devenir propriétaire d'une partie de l'entreprise, en achetant des actions. On retrouve cela dans
  • le crowd lending, qui ressemble à un prêt octroyé directement à une entreprise, souvent pour un projet particulier

Un secteur qui triple de volume en 4 ans, ça montre sans doute quelque chose...

A l'intérieur ou en dehors des circuits habituels, la tendance est à la transparence. Et vous, vous savez à quoi sert votre argent ?

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