Quels sont les différents modes de production ?

L'agriculture conventionnelle

L’agriculture conventionnelle est plus connue sous le nom d’agriculture intensive. Il s’agit d’un système basé sur l’accroissement des rendements agricoles, résultant d’une meilleure utilisation des facteurs de production. Traditionnellement, dans l’agriculture, il s’agit de la main-d'œuvre, des terrains, et du matériel.

On a souvent l’idée que l’agriculture intensive est néfaste à l’environnement. C’est en partie vrai. Il existe deux systèmes d’agriculture intensive : un système traditionnel et un autre moderne.

• Le système traditionnel emploie la force animale, beaucoup d’hommes font partie du processus productifs. Dans ce cas, la biodiversité est conservée car on cultive des espèces complémentaires au sein d’un même écosystème. On parle alors d’agriculture extensive, qui n’est pas néfaste à l’environnement.
• C’est la modernité qui rend l’agriculture intensive et destructrice de l’environnement. Contrairement à l’agriculture extensive, on ajoute à la Terre des produits pour favoriser la production agricole (des engrais, des pesticides). On appelle ces produits des “intrants” (les machines font également partie de ces “intrants”). C’est cette agriculture qui détériore les paysages, la biodiversité, les ressources naturelles…

Il reste important de noter que même si cette agriculture dégrade l’environnement, c’est elle qui permet de

nourrir la plus grande partie de la population aujourd’hui. 58 413 exploitations étaient en agriculture biologique, cela représente 13,41% du total des exploitations. Les surfaces agricoles biologiques sont en hausse de 9% depuis 2020.

L'agriculture biologique

En hausse depuis que les effets des intrants sur l’environnement et la santé humaine ont été avérés, un nouveau type d’agriculture plus respectueux de l’environnement est né : l’agriculture biologique.

Elle vise à produire des denrées alimentaires avec des méthodes et produits plus naturels. Ses objectifs sont multiples : respect de la biodiversité, utilisation des territoires de façon respectueuse, amélioration de la fertilité des sols, volonté d’avoir un impact positif sur la santé humaine. On vous invite à consulter cet article pour plus d’information sur le manger bio (“qu’est-ce que le manger bio ?”).

Petit rappel : pour pouvoir recevoir le label bio, il ne faut pas utiliser d’OGM, de pesticides, garantir le bien-être animal. Les additifs alimentaires sont également interdits lors de la transformation des denrées alimentaires.
L’agriculture biologique fait l’objet d’un contrôle poussé par l’Union Européenne, afin de s’assurer que les processus soient bien respectés. Cela se passe au niveau national, chaque Etat membre définit ses propres organismes de contrôle qui évaluent les producteurs, les distributeurs et les revendeurs.

Les produits importés sont également soumis aux mêmes règles que les productions européennes. Cependant, il existe des failles dans le contrôle des produits. Certains organismes étrangers mentent sur la qualité véritable des produits.

Les producteurs qui ont satisfait le cahier des charges de l’agriculture biologique se voient attribuer un label (le label biologique), qui permet aux consommateurs de reconnaître plus facilement les produits qui respectent l’environnement, avec le célèbre logo AB.

L'agriculture durable sous le signe du développement durable

L’agriculture durable, à la différence de l’agriculture biologique, se base sur les 3 piliers du développement durable: un pilier social, économique et environnemental. L’agriculture biologique prend en compte majoritairement l’aspect environnemental en réduisant la quantité d’intrants, comme les pesticides ou les engrais.

L’agriculture durable préserve l’environnement en optimisant l’utilisation des ressources, en protégeant les écosystèmes (en respectant les saisons et en évitant la monoculture). Ce mode de production vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en favorisant les circuits courts. Si vous souhaitez plus d’informations sur les circuits courts, nous vous invitons à lire cet article.

Les autres aspects du développement durable sont pris en compte dans la rémunération des producteurs qui leur permettent de continuer leurs activités et de favoriser le lien entre les producteurs et les consommateurs. Ces liens ont été raccourcis au fil des années à cause de l’agriculture intensive et de l’impact des grandes surfaces sur nos habitudes de consommation.

Un des manques de l’agriculture durable est son manque de reconnaissance au niveau national et international : il n’existe pas de label ou de logo assurant un cahier des charges strict et la durabilité de la production.

💡Pour aller + loin : Qu'est-ce que l'agriculture régénératrice ?

L'agriculture raisonnée, un système de production responsable

L’agriculture raisonnée est un concept qui fut utilisé en France entre 2002 et 2013 et qui qualifie une agriculture qui s’engage à protéger l’environnement, la santé de ses consommateurs et le bien-être animal. Elle se différencie des autres agricultures que nous avons décrites précédemment de par le fait qu’elle est beaucoup moins restrictive dans ses pratiques.

C’est en effet son principal défaut. Les pesticides ne sont pas entièrement interdits comme dans l’agriculture biologique et les OGM y sont autorisés. Il subsiste un manque de transparence en agriculture raisonnée car il n’y a pas de logo. Après le passage à la certification environnementale en 2013, un logo est apparu mais il est différent du label de l’agriculture biologique car il n’est pas aussi officiel. On parle du logo Haute Valeur Environnementale, qui témoigne simplement d’une évolution des pratiques agricoles pour respecter l’environnement.