Qu’est-ce que le manger bio ?

Qu’est-ce que le manger bio ?

En plein cœur d’une crise écologique sans précédent, il devient nécessaire d’adapter nos modes de vie et nos habitudes de consommation. L’alimentation est l’un des leviers que l’on peut utiliser pour y remédier. Il existe beaucoup de solutions, nous nous attarderons sur une dans cet article : l’agriculture biologique. Elle peut en effet apporter un début de solution. Cependant, il existe certaines limites qui doivent être soulignées.

juillet 2023

5 min

Pourquoi faut-il manger bio et local ?

D’après un rapport des Nations Unies, plus d’un tiers des gaz à effet de serre serait dû à notre alimentation. La majorité de ces émissions proviennent de l’agriculture en elle-même et de l’utilisation des sols.

Nous pouvons citer quelques gaz à effet de serre rejetés : le méthane issu de la digestion des ruminants, le protoxyde d’azote contenu dans les engrais, le dioxyde de carbone (plus connu sous le nom de CO2) rejeté à cause de la déforestation pour obtenir toujours plus de terres cultivables.

Malgré ce que l’on peut penser, le transport et la conservation des produits agricoles, leur transformation industrielle et les déchets représentent une part assez faible dans ces émissions.

En tête de liste des aliments les plus polluants, nous trouvons la viande, qui nécessite beaucoup plus d’eau que les autres productions. En effet, le bétail boit mais a besoin d’autres sources de nourriture qui consomment de l’eau. La quantité de viande produite par rapport à la quantité de ressource utilisée n’est pas soutenable.
Par exemple, produire 100 grammes de protéines de bœuf, 50 kg de CO2 sont émis ; 7,6 kg de CO2 pour 100 grammes de protéines de porc ; 5,7 kg pour le poulet. Alors que pour 100 grammes de protéines de pois, seulement 0,44 kg de CO2 sont émis.

Il est donc nécessaire d’agir en direction de changements durables de notre façon de s’alimenter. Une des solutions est de consommer bio !

Manger bio : la solution ?

L'agriculture biologique est une appellation générique qui date de 1991 qui pousse les agriculteurs à respecter l’environnement, à protéger le climat, la biodiversité. La santé humaine et le bien-être animal sont également pris en compte lorsque l’on parle de l’agriculture biologique.

Au-delà de la protection environnementale, c’est tout le circuit de production et de distribution des denrées agricoles qui est concerné. L’agriculture biologique est donc un moyen de contrer le changement climatique et elle fait pleinement partie de la transition alimentaire.
Les produits issus de l’agriculture biologique doivent respecter un certains nombre de critères :

  • Aucun produit de synthèse n’est toléré dans ces produits (arômes, additifs…). Cela a pour but de rendre plus sain les produits et de faciliter les processus de transformation des denrées.
  • Le bien-être animal doit être respecté : élevage en plein air, pas trop d’animaux par parcelle de terrain. Les animaux doivent être élevés dans des conditions de vie décentes.
  • Les produits chimiques et les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) sont évidemment interdits. Cela a plus un but préventif afin de préserver la biodiversité et l’environnement. La culture d’OGM rend plus fragile les territoires en les rendant plus fragiles aux maladies…
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Quelles sont les limites de ces appellations ?

Mais, il ne faut pas se laisser bercer d’illusions. L’agriculture biologique seule ne peut pas permettre une transition alimentaire complète, et ce pour plusieurs raisons:

  • Tous les produits chimiques ne peuvent être enlevés des denrées. Il persistera toujours une particule chimique venant de l’environnement dans lequel est le champ : des axes de transports à proximité, la pluie…
  • On peut également évoquer l’effet rebond : si tous les agriculteurs se mettent à l’agriculture biologique, alors les rendements vont diminuer (moins d’utilisations d’engrais, pas de pesticides…), ce qui provoquera nécessairement une hausse de la quantité de terre nécessaire, ce qui provoque de la déforestation. La quantité de CO2 absorbée par la Terre diminue donc. L’impact global est négatif sur l’environnement.
  • Un problème lié plus spécifiquement à la France : l’importation. Les émissions de gaz à effet de serre sont donc plus importantes dues au transport. De plus, certains produits qui ont cette appellation bio ne le sont pas du tout ! Toutes ces tentatives de fraudes proviennent souvent des pays se trouvant hors de l’Union Européenne, les organismes locaux validant la production, même si elle ne respecte pas les critères. En 2019, c’est 30% des produits bio qui ont été détectés comme ne l’étant pas.
  • Le prix des aliments bio est souvent supérieur aux produits classiques. Il faut donc pouvoir s’offrir des produits issus de l’agriculture biologique.
  • Il existe également un cas de concurrence déloyale avec les grands distributeurs. Ils font pression sur les producteurs français pour rendre leur production plus compétitive. Ainsi, plutôt que de favoriser l’achat du bio en magasin, on conseille de se rapprocher des Amaps (voir notre article sur l’alimentation en circuits courts).

Nos conseils pour passer au bio

Passer au bio, cela demande des efforts, mais on peut y arriver ! Nous vous proposons ici quelques conseils afin de commencer sa transition alimentaire.

Manger bio, c’est souvent synonyme de manger moins de viande. La viande que l’on trouve traditionnellement en magasin ne respecte pas les processus productifs de l'agriculture biologique. Certes, la viande bio est plus chère, mais si on réduit sa consommation de viande, on réduit son impact écologique en mangeant mieux !
On peut également prêter plus attention aux composants de nos produits, et notamment les additifs alimentaires. Réduire notre consommation de ces produits rend notre alimentation plus durable, mais surtout plus saine !

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L’alimentation bio passe également par l’alimentation faite maison. Réaliser ses plats soi-même apporte de la fierté et la planète vous remercie ! Cuisiner des produits biologiques permet de réduire énormément la quantité d’additifs de son alimentation. D’autres formes de pollution sont également évitées : les déchets plastiques des plats achetés tout fait en magasin.

N’hésitez pas à vous renseigner sur les alternatives écologiques et durables qui existent à côté de chez vous. L’agriculture biologique va souvent de paire avec l’agriculture durable. Il existe des alternatives pour pouvoir faire ses courses en sortant des supermarchés comme “La Ruche qui dit Oui !” ou les épiceries en ligne comme OMIE.

💡En savoir plus : découvrez les 10 aliments qu'il faut absolument manger bio

Sources :
Nations Unies: "Alimentation et changement climatique : une alimentation plus saine pour une planète en meilleure santé"
République Française et l'Agence Bio: "Le bio en quelques mots..."
France Bleu et France 3: "30% de fraude au bio dans les Alpes-Maritimes"
Trajectoires: "L'impact de la consommation de viande sur le climat"

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