Combien y a-t-il de métaux différents dans un smartphone ?

Des métaux de base et des métaux précieux

La fabrication de différents éléments d’un smartphone nécessite un grand nombre de métaux et autres composants :

• aluminium
• cuivre
• or
• terres rares
• oxyde d’indium-étain
• platinoïdes
• lithium

L’aluminium

L’aluminium (de symbole atomique Al) est un métal incontournable dans la fabrication d’un smartphone. Léger et recyclable, ce matériau non ferreux entre dans la composition des boîtiers. Ce métal très courant figure parmi les meilleures solutions en raison de sa résistance nettement supérieure à celle des alliages de manganèse.

En outre, ces derniers ont des coûts de production plus élevés. Et grâce aux traitements de surface, l’aluminium devient inoffensif pour la santé, car il n’y a pas de contact direct avec la peau. Cela évite l’absorption cutanée des composés.

Le cuivre

Le cuivre (Cu) fait également partie des matériaux de base d’un smartphone. Très utile pour le câblage et les connecteurs, il représente entre 15 % et 20 % des éléments métalliques.

Les batteries en contiennent également. Sur les circuits imprimés, les composants sont soudés grâce à des pistes en cuivre. Économiquement intéressant, ce métal permet de réduire les coûts de fabrication et d’obtenir des appareils à bas prix.

L’or

L’or (Au) est très apprécié pour ses propriétés physiques. Sa conductivité lui permet d’assurer une excellente connexion entre les éléments du circuit électrique d’un smartphone. Ce métal précieux inoxydable et fortement malléable n’entre pas beaucoup dans la composition d’un appareil. En effet, un téléphone de 100 g n’en contient qu’environ 25 mg.

Les autres métaux

Outre l’aluminium, le cuivre et l’or, d’autres métaux sont présents dans les smartphones. Le zinc (Zn), l’argent (Ag), le plomb (Pb), le chrome (Cr), le cadmium (Cd) entrent, quant à eux, dans la fabrication des circuits imprimés.

Des terres rares

Difficiles à extraire, ces métaux stratégiques sont très importants pour la fabrication de smartphones.

L’oxyde d’indium-étain

Une fine couche d’oxyde d’indium-étain (ITO, pour l'anglais Indium Tin Oxyde) rend un écran de smartphone tactile. Très malléable et semi-conducteur, cet alliage est particulièrement résistant à la corrosion de l’air et de l’eau. Grâce à sa grande réflectance, il peut remplacer un miroir, et est donc très utile pour la reconnaissance faciale.

Les platinoïdes

Le platine, le rhodium et le palladium entrent dans la fabrication des circuits imprimés et des composants électroniques des smartphones. Deux fois plus lourd que l’acier et très résistant à l’usure, le tungstène permet, quant à lui, de réguler les vibrations des moteurs. Essentiel pour la fabrication des aimants permanents, le néodyme trouve son utilité dans l’amplification des micros.

Le lithium

Très utilisé dans la fabrication des batteries des smartphones nouvelle génération, le lithium est associé au cobalt et au nickel. Cet alliage a comme avantage une densité d’énergie très élevée et une durée de vie plus longue.

Enjeux environnementaux et recyclage

L’utilisation des métaux dans la fabrication de smartphone impacte l’environnement et la communauté.

Des conséquences humaines et environnementales inquiétantes

L’extraction des métaux et des minerais précieux destinés à la fabrication de smartphones entraîne des modifications graves des écosystèmes à cause des rejets toxiques. Cela favorise l’émission de gaz à effet de serre, et la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Par ailleurs, l’industrie mondiale des smartphones utilise des milliers de personnes dans des conditions de travail déplorables, en violation des droits fondamentaux. Pour en savoir plus sur l’impact de la fabrication d’un smartphone sur l’environnement on vous recommande cette étude tout en image.

En Chine, par exemple, l’extraction du néodyme génère des rejets d’eaux acides et de déchets métalliques chargés de radioactivité. En Amérique latine, l’utilisation massive de l’eau pour l’exploitation du lithium provoque de nombreux incidents socio-économiques chez la population locale. Et en République Démocratique du Congo, des dizaines de milliers d’enfants travaillent dans des mines de cobalt.

Un recyclage encore insuffisant

En France, une personne change en moyenne de téléphone tous les deux ans. Mais dans 88 % des cas, ces appareils ne sont pas encore en fin de vie. Le taux de recyclage reste donc très bas.

Des activistes et des chercheurs dénoncent le rôle de la publicité qui incite les consommateurs à faire des achats compulsifs. Cependant, l’obsolescence des téléphones n’est pas uniquement d’origine psychologique. Elle résulte également de leur conception même. Cela concerne notamment les batteries soudées et les pièces de rechange indisponibles.

Ces dernières années, de nombreuses entreprises ont vu le jour dans la filière du recyclage et de la seconde main. Des géants du smartphone ont même suivi le mouvement en accroissant la part des matériaux recyclés dans leurs appareils. D’autres favorisent la reprise de vieux appareils et augmentent la part des téléphones recyclés vendus dans leurs boutiques.

Perspectives et freins

Des experts soutiennent que le secteur du recyclage de téléphone devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Porté par l’intérêt grandissant des consommateurs pour les produits verts, le marché des téléphones d’occasion connaît une nouvelle vigueur. Il devrait progresser de 10 % d’ici 2027, avec un progrès notable en Asie. Le chiffre d’affaires du secteur passera de 44,9 milliards d’euros à 128 milliards d’euros.

Malgré ces perspectives optimistes, plusieurs obstacles pèsent encore sur la filière, dont ceux de nature technique. En effet, la collecte des déchets chimiques et des appareils usagés reste problématique dans de nombreux pays. Mais si un recyclage efficace nécessite une organisation bien huilée, les principaux freins sont d’ordre culturel. Et pour cause, même si des garanties accompagnent les téléphones reconditionnés, il y a toujours une certaine appréhension chez les consommateurs. Ils doutent des performances des produits, et préfèrent se tourner vers les téléphones neufs.