Nourrir le monde en 2050 : est-ce possible ?

Nourrir le monde en 2050 : est-ce possible ?

Nous sommes 8 milliards d’habitants sur terre en 2023. En 2050, d’après l’ONU, nous serons 9,6 milliards. Une croissance sans précédent qui soulève au passage de nombreux enjeux : logement, migrations, eau, santé… mais aussi alimentation.

septembre 2023

7 min

C’est justement notre sujet du jour. Comment pouvons-nous nourrir autant de bouche alors qu’aujourd’hui nous faisons déjà face à de nombreux problèmes (malnutrition, sous nutrition, famines, etc…) ? Sera-t-il possible de produire suffisamment ? Est-ce qu’il est également envisageable d’avoir une meilleure répartition des ressources ? La recherche peut-elle aider ?

4 axes pour un meilleur système alimentaire demain

Produire plus : est-ce possible ?

La réponse est oui.

Selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il faudra d’ici 2050 augmenter la production alimentaire de minimum 60 % si on veut espérer nourrir toute la population. Cela soulève donc de nombreuses questions :

  • Comment augmenter les rendement des cultures (semences améliorées, etc…) ?
  • Comment ne pas épuiser les ressources naturelles (irrigation, gestion des sols, etc…) ?
  • Comment utiliser les terres de manière cohérente (agriculture, villes, déforestation, etc…)

La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) le dit : continuer avec le système actuel ne fonctionnera pas. Il faut entamer une révolution verte. En revanche, elle reste positive. Selon elle, il est tout à fait possible de parvenir à l’objectif. Il sera par contre essentiel de ne pas seulement produire plus, mais aussi et surtout produire mieux.

« Il ne fait aucun doute que nous pouvons augmenter la production de 60 % d'ici à 2050. Toutefois, nous ne devrions pas considérer ces 60 % comme une conclusion jouée d'avance. Nous devons travailler de façon à nourrir la planète en produisant moins. »
José Graziano Da Silva, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Produire différemment : une solution ?

Il s’agit de passer d’une agriculture conventionnelle à une vision plus durable. Nourrir les populations ne pourra pas se faire sans tenir compte des enjeux environnementaux.

Autrement dit ? Il faudrait déployer des moyens permettant de produire de manière saine (réduire la dépendance aux engrais et pesticides chimiques, améliorer la gestion des ressources naturelles, favoriser la diversification des cultures, optimiser l’usage de l’eau, promouvoir l'agriculture biologique et agro écologique, valoriser la recherche pour faire émerger de nouvelles solutions, etc…).

On s’attaque ici au fond du problème, la base de l’alimentation.

Et sans surprise, c’est là qu’il y a le plus d’actions à entreprendre.

Mieux gérer les ressources

Au-delà de la production et des rendements, il est également essentiel de bien gérer ce qui est fabriqué. Cela implique plusieurs choses :

  • Réduire et limiter le gaspillage (au niveau de la production comme chez les consommateurs)
  • Mieux répartir les ressources sur la planète (entre les pays, au sein d’un pays, etc…)
  • Rééquilibrer les régimes alimentaires (une approche plus saine, moins de viande, etc…)
  • Permettre une logistique efficace (stockage des produits, maintien de la qualité, etc…)

Autant de challenges qui seront essentiels pour parvenir à l’objectif global.

Consommer autrement

Une personne sur neuf dans le monde est sous-alimentée (soit 815 millions).

2 milliards de personnes ont une alimentation déséquilibrée (il s’agit en général d’une consommation excessive de calories et de certains nutriments comme le sel, le sucre ou les matières grasses…).

En 2021, le même rapport soulignait une tendance à la hausse, générée par la pandémie de Covid. Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde (insuffisance énergétique modérée ou sévère) était alors passé de 650 millions en 2019 à 768 millions en 2020.

On est donc loin de l’Objectif de Développement Durable “Faim zéro” prôné par l’ONU. Avant de penser 2050, il faut donc également penser à plus court terme. La faim est un sujet déjà extrêmement actuel. Par ailleurs, la demande va augmenter. Le régime carné devient une généralité. Et c’est celui qui a le plus d’impact à la fois en termes de santé et d’écologie.

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La projection Régimes sains par Agrimonde Terra

Des chercheurs ont analysé, à la fois d’un point de vue quantitatif mais aussi qualitatif, à partir des données et tendances actuelles et en combinant les évolutions possibles d’une large panoplie de facteurs (changement climatique, régimes alimentaires, relations urbain-rural, structures agricoles, systèmes de production végétale et animale, politiques publiques) la possibilité de nourrir tout le monde à horizon 2050.

Le résultat ? Ils en ont extrait 5 scénarios (ou prospectives). Des projections différentes selon les choix qui seront faits, à la manière des scénarios proposés par le GIEC sur le sujet du réchauffement climatique.

Zoom sur les 5 scénarios :

  • Métropolisation : On tend vers plus de surpoids et d’obésité
  • Régionalisation : Il s’agit ici d’aller vers une complémentarité entre systèmes agricoles traditionnels et émergence de systèmes alimentaires régionaux, fondés sur une approche à taille humaine et des régimes alimentaires traditionnels (donc principalement carnés). Verdict ? Selon eux, cela conduirait à des résultats ambigus en termes de sécurité alimentaire au niveau mondial.
  • Ménages : Dans cette approche, les exploitations familiales et coopératives sont la norme. On produit principalement localement. Cela permet une baisse de la sous-nutrition mais avec des effets ambivalents sur la surnutrition.
  • Communautés : Il s’agit ici d’une approche plus collective, basée sur le développement de petites communautés et sur la gestion des biens agricoles communs. Cette approche impliquerait une baisse de la disponibilité alimentaire au niveau mondial et régional. En toute logique, les volumes de production seraient moins importants.
  • Régimes sains : L’idée est ici de tendre vers un rééquilibrage des régimes alimentaires (en termes de kilocalories par personne et par jour). Plus concrètement, une baisse dans les pays riches pour revenir à une alimentation plus cohérente, et une hausse dans les pays pauvres, où sous nutrition et malnutririon sont plus courantes.

Bon à savoir : Et qu’en est-il de leur conclusion globale ? Elle est moins positive que ce que dit la FAO. Selon eux, la plupart des scénarios ne permettront pas d’assurer la sécurité alimentaire au niveau mondial de façon durable en 2050. Les raisons évoquées ? En grande partie, la déforestation au profit des terres agricoles.

2050 : quels sont les enjeux en termes de sécurité alimentaire ?

La sécurité alimentaire est une préoccupation majeure aujourd’hui.

Selon le dernier rapport mondial sur l’insécurité alimentaire dans le monde (SOFI), publié par l’agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Elle continue d’augmenter dans la plupart des régions du monde. Aujourd’hui, près de 735 millions de personnes souffrent de la fin dans le monde. Pour mieux se projeter, voilà un autre chiffre. 30 % de la population mondiale souffre d’insécurité alimentaire.

Pour assurer la sécurité alimentaire pour tous, il est clé de s'attaquer aux causes profondes (pauvreté, inégalités, accès limité aux ressources et aux infrastructures, chocs économiques et environnementaux, guerres, migrations, etc…).

La coopération internationale : un levier majeur

Pour nourrir la planète, il faudra penser collectif.

En effet, cela nécessite de mettre en place des mesures coordonnées au niveau mondial, régional et local. Quelques exemples :

  • Politiques agricoles et alimentaires favorables
  • Promotion d’une agriculture durable et raisonnée
  • Sensibilisation à l’adoption de régimes alimentaires sains et équilibrés
  • Renforcement des capacités des agriculteurs et des communautés locales
  • Mise en place de circuits courts et privilégiant les produits bios

Pour avancer efficacement, il est clé de donner les moyens d’agir aux acteurs concernés (secteur privé, société civile, communautés locales, chercheurs, etc…). Il doit également y avoir différents niveaux d’adaptation (pays pauvres et pays riches, grands exploitants et petits producteurs, particuliers ou entreprises agroalimentaires, etc…).

helios soutient l’innovation pour produire mieux demain

Depuis sa création, helios a choisi de s’engager à financer uniquement des projets 100% orientés vers la transition écologique. Nous mettons l’accent sur plusieurs axes, y compris l’alimentation durable. Nous avons par exemple financé Olatein. C’est un projet qui propose une alternative à la production de viande, en développant une nouvelle protéine végétale.

Et demain ? D’autres projets seront financés très bientôt. Rendez-vous sur le lien pour vous abonner et ne pas manquer les informations.

Vers un monde plus juste

L’alimentation est donc un des piliers sur lesquels il va falloir agir pour tendre vers un monde plus juste et durable. La bonne nouvelle ? Il existe de nombreuses pistes et solutions (agroécologie, diversification des cultures, évolution des régimes alimentaires, etc…). Des moyens colossaux sont déjà mis en place aujourd’hui, par le biais des Etats, associations ainsi que du secteur privé. Cela reste cependant pas suffisant. Pour nourrir la planète en 2050, il faudra voir plus grand, plus ambitieux, d’autant plus que les pressions vont être encore plus fortes au vue des enjeux à venir (guerres, migrations, etc…). Mais c’est un défi qui peut être relevé !

💡Pour aller + loin : Ressources hydriques : quels enjeux d’ici à 2050 ?

Sources :
Nations Unies: "Nourrir la planète de manière durable"
INRAE: "Comment nourrir la planète en 2050 ?"
Action contre la Faim: "La faim continue d'augmenter dans la plupart des régions du monde"

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