Florian Doyen
entrepreneurs à impact

Florian Doyen

Pouvez-vous vous présenter et que faites-vous dans la vie ?

Je m'appelle Florian Doyen, j'ai 33 ans et je suis à la fois militant écologiste et conseiller environnemental. D'abord issu d'un cursus informatique, j'ai été développeur web pendant près de 10 ans. D'abord en entreprise classique puis dans une start-up (qui m'a vacciné de la start-up nation…), je suis rapidement passé freelance.

J'ai shifté vers l'environnement sérieusement en 2019. J'ai usé de mes compétences web pour lancer une application web appelée Challenge For Earth, qui propose des parcours de défis écologiques citoyens. J'ai créé en complément une communauté éponyme, on est près de 400 sur un serveur Discord où on échange sur l'actualité, sur l'écologie et on se soutient car l'eco-anxiété est présente chez certaines personnes. (Moi le premier)

J'ai également co-crée en juillet 2022 le média parodique Malheurs Actuels avec 5 autres comparses, que j'ai malheureusement dû quitter en février 2023 pour des raisons de manque de temps ! Ce média parodie l'actualité écologique, parce que l'on pense que l'humour et la légèreté sont de bons vecteurs de sensibilisation environnementale.

Depuis quand date votre engagement pour l’environnement ? Qu’est ce qui vous a motivé à vous engager ?

Je pense que j'ai toujours aimé la nature, j'ai été un peu "pré-disposé" à protéger l'environnement en fait. Si on est vraiment intéressé par le Vivant, ça aide il est vrai.

Mon vrai virage a débuté avec mon végétarisme il y a un peu plus de 10 ans. J'ai commencé à sérieusement creuser, car j'aimais réellement les animaux et je ne pouvais plus cautionner toute cette souffrance animale. Puis je suis rapidement - environ 2 ans plus tard - devenu végétalien et par la même occasion, vegan.

On peut dire que mon point d'entrée dans l'environnement, ça a été l'assiette. C'est un vecteur vraiment très simple de changement, et accessible à tous.

Quelles sont les actions concrètes que vous mettez en place au quotidien pour réduire votre empreinte écologique?

Vaste sujet ! D'abord, comme je le disais, l'alimentation. Un régime végétalien (aucun produit d'origine animale) est le régime le moins émetteur de gaz à effet de serre et également moins polluant, sous réserve qu'on achète nos produits de manière raisonnée : local, de saison, avec le minimum de produits chimiques pour la culture…

Ensuite évidemment, le transport. Quand je vais travailler dans une autre ville, je prends le train. Et lorsque je me déplace en ville, j'utilise le vélo ou le bus.

Je n'ai pas pris l'avion depuis 2019, et même si je pense qu'il m'arrivera encore de le prendre, d'une part je ne le ferai pas n'importe comment et d'autre part, je ne m'en vanterai pas, car il faut arrêter de prôner le côté "cool" de ce mode de transport, comme le font certains influenceurs aux millions d'abonnés.

La voiture ne me sert plus beaucoup à titre personnel, à part pour aller faire du sport - le gymnase est trop loin - ou pour me déplacer en covoiturage pour des raisons financières (se déplacer à deux en train A/R coûte souvent 2 à 3x plus cher qu'en voiture, suivant la destination…)

Je suis dans une démarche zéro déchet, DIY (Do It Yourself) et seconde main. Je trouve mes vêtements chez Emmaüs ou dans des chiffo ou encore sur Vinted, j'achète des produits d'hygiène soit en Biocoop ou directement chez les artisans locaux pour tout ce qui est shampoing et savons secs.

J'ai un jardin-potager, j'ai donc un compost pour les déchets végétaux, je mets évidemment au tri sélectif ce que je peux, je garde l'eau froide qui coule dans la douche le temps qu'elle devienne chaude… Ça me permet d'arroser nos plantes d'intérieur par exemple.

Je ne suis pas parfait, on achète parfois des produits végétaux transformés - ce qui génère du déchet plastique / cartonné - j'ai plusieurs chats, la plupart de mes déchets ménagers viennent du nettoyage des litières végétales, sans parler de leur alimentation : de la viande évidemment, qui plus est en boîte de conserve… Ce qui génère du déchet ! Mais c'est là tout le jonglage entre valeur écologique et protection animale : nos animaux sont tous des rescapés de la bêtise humaine (non stérilisation des chats, donc chats errants qui se reproduisent…). De notre côté, on a préféré garder nos chats même si ça augmente l'empreinte carbone annuelle (environ 1 tonne dans le foyer, d'après MyCO2).

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager davantage pour l’environnement ?

La clé, c'est de s'entourer de personnes inspirantes. C'est comme quand on veut faire du sport : seul on a la flemme. Ensemble on se motive. En plus, s'entourer de personnes positives et inspirantes permet de lutter contre l'eco-anxiété : de nombreuses personnes dans la communauté Challenge For Earth ont témoigné le fait que la communauté les aidait dans leur lutte contre l'eco-anxiété. Alors si j'ai un conseil à donner : NE RESTEZ PAS SEUL.

On peut aussi envisager le bénévolat en association, qui permet de rencontrer des personnes formidables, d'apprendre et de se sentir plus utile que rester chez soi. (Je parle par expérience !)

Que pensez-vous d’Helios ?

Je pense que les banques responsables ont un rôle important à jouer. La secteur de la finance est l'un des plus gros responsables des émissions de gaz à effet de serre, il est donc primordial que les banques traditionnelles arrêtent ce financement. Et pour ça, quoi de mieux que des banques éthiques qui montrent l'exemple et ouvrent la voie ?

Quels sont les changements que vous aimeriez voir à long terme pour protéger l'environnement ?

Je ne pense pas que l'on puisse changer quoi que ce soit en profondeur tant qu'on ne se respectera pas les uns et les autres. J'aimerais pouvoir vivre dans une société où on respecte les femmes, les minorités mais également les animaux. Sans ça, aucun espoir de respecter le Vivant. C'est pour ça que je mets un point d'honneur à parler de justice sociale.
Concernant l'environnement précisément, j'ai hâte de voir la popularité du train augmenter, même si pour ça il va falloir trouver un moyen de réduire le prix des billets… Mais ce que j'aimerai surtout ? C'est le retour de la biodiversité. Qu'on arrête d'arracher les arbres en ville, les haies en campagne, qu'on fleurissent nos villes, qu'on arrête d'user des pesticides et qu'on puisse observer le retour des insectes pollinisateurs…

Qu'est-ce qui vous a motivé à créer votre entreprise ?

J'ai simplement eu envie, en tant qu'indépendant, d'apporter ma pierre à l'édifice. Je déteste la routine, je m'ennuie très vite quand je fais des tâches répétitives. C'est pour ça que j'aime l'écologie : le sujet est tellement complexe et transversal à tous les domaines, il y a tant à faire, tant à créer, qu'on ne s'ennuie jamais !

Comment votre entreprise / votre activité contribue-t-elle à la protection de l'environnement et à la durabilité à long terme?

En tant que conseiller environnemental, j'accompagne les collectivités et les entreprises dans la transition. Je peux aider à l'accompagnement au changement climatique, aux conseils pour refleurir une ville, aider à la lutte contre la sécheresse… Les problèmes sont nombreux et les sujets bien vastes, mon principal job consiste à rechercher, sourcer et accompagner mes clients en leur apportant des conseils et mon expertise sur les sujets que je maîtrise.

Étant également formateur web et Green IT, je donne aussi des formations auprès d'organismes et des masterclass en indépendant.
Je rédige aussi du contenu pédagogique, le secteur de la formation étant un secteur que je maîtrise bien.

Quels sont les projets que vous souhaitez mettre en place pour améliorer encore votre bilan environnemental ?

A titre personnel, je pense être très avancé et je vois difficilement ce que je peux encore améliorer à part la gestion des déchets et supprimer définitivement la voiture. Une partie de l'empreinte carbone personnelle est liée à la gestion du pays, notamment administrative. Difficile de pouvoir changer ça à l'échelle individuelle.

J'essaie donc de sensibiliser autour de moi, car l'effort à fournir pour faire baisser d'une tonne l'empreinte carbone d'un proche est moindre que de baisser la mienne de ne serait-ce que d'une demi-tonne.

À côté de ça, il est évidemment important d'accompagner dans la transition écologique les entreprises et les collectivités, c'est donc dans ce sens que je travaille avec eux.