Depuis quelques années, de plus en plus d’agriculteurs et de personnes en reconversion professionnelle se forment à la permaculture. Voici les principales techniques enseignées dans ces organismes.
Les principes de la permaculture
Les principes éthiques sur lesquels repose la permaculture ? Prendre soin de la Terre, des humains, fixer des limites à la consommation et redistribuer les surplus. C’est tout le modèle agricole qui est réfléchi, pour faire en sorte de respecter ces valeurs. Voici les quelques principes qui font de la permaculture ce qu’elle est :
Cultiver bio
La permaculture est une méthode de culture naturelle sans pesticides et produits chimiques. Pour lutter contre les nuisibles, des traitements naturels sont utilisés comme des macérations de végétaux, du compost et du purin.
Privilégier la diversité
Dans une exploitation traditionnelle et surtout industrielle, on trouve souvent des productions monocultures : un champ rempli de maïs, d'échalotes, de blé… Ces techniques d’uniformisation ont un impact néfaste sur les écosystèmes et la biodiversité, faisant disparaître certaines espèces. En permaculture, casser cette uniformisation et faire de la diversité une force est une priorité car chaque espèce à son rôle à jouer et elles sont toutes interdépendantes les unes des autres. On trouve donc sur une même parcelle de terre, des fruits ou légumes différents. Cette technique protège la biodiversité.
Créer une harmonie
Trouver le bon équilibre entre les plantes est aussi nécessaire pour équilibrer son potager. Certaines plantes vont apporter un grand rendement mais seront plutôt fragiles, d’autres plus résistantes seront moins productives.
Travailler à petite échelle
Obtenir des récoltes toujours plus abondantes en un moins de temps possible est devenu une normalité dans l’industrie agroalimentaire, rendant les engrais chimiques et l’irrigation excessive nécessaires. En permaculture, les limites écologiques, économiques et sociales sont prises en compte. L’idée n’est pas de vouloir toujours plus mais de faire avec ce que l’on a, à petite échelle.
Ne produire aucun déchet
Tout ce qui entre dans le système ne ressort pas ou s'il ressort, va nourrir un autre système. Rien n’est jeté ! Les déchets végétaux sont par exemple utilisés pour faire du compost afin de nourrir la terre.
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en savoir plusFaisons le tour des techniques de permaculture !
Le design et la planification
Avant de commencer un potager en permaculture, un peu de théorie est nécessaire ! En effet, selon les fruits, légumes ou aromates que vous souhaitez faire pousser, chaque élément du potager doit être placé en tenant compte de ses besoins. Certaines plantes, lorsqu’elles sont mises en interrelation, sont plus fortes : les courges, les haricots et le maïs cultivés ensemble mutualisent par exemple leurs forces. Lorsqu’il pousse, le maïs sert de tuteur aux haricots. La courge, quant à elle, couvrant le sol de ses grandes feuilles stoppe l’évaporation et retient l’humidité. Designer et étudier la manière dont vous allez créer votre jardin est indispensable pour obtenir une production intéressante.
La culture sur butte
Dans l'agriculture industrielle, la terre est retournée, ce qui tue une majorité des organismes qui y vivent, comme des insectes et micro-organismes qui participent à l’équilibre des sols. L’agriculture moderne appauvrit malheureusement les sols, jusqu’à les rendre parfois infertiles. La culture sur butte, en reproduisant la décomposition naturelle créée dans les sols de la forêt, favorise quant à elle la diversité du sol en accord avec le modèle de la permaculture.
Ses avantages :
- Permet d’avoir un sol plus épais
- Retient l’eau
- Permet d’obtenir une structure aérée du sol
- Créer une surface de culture plus étendue par rapport à une surface plane
- Maintient les racines des plantes annuelles « hors d’eau » dans un contexte de terre lourde, argileuse
- Permet une délimitation précise des chemins et des zones de culture
Les buttes nécessitent souvent un travail important pour leur mise en place, mais permettent ensuite une plus grande efficacité et n’exigent qu’un faible entretien.
Le paillage
En forêt, sans intervention humaine, le sol est naturellement recouvert d’une couche de matériaux organiques. Le paillage est une pratique qui vise à reproduire ce phénomène.
Ses avantages
- Protège le sol des effets de la pluie et des maladies
- Limite l’érosion du sol, le ruissellement le rendant infertile
- Protège le feuillage de vos plantations des éclaboussures
- Isole et protège vos plantations des écarts de température et des rigueurs climatiques (froid, vent et canicule)
- Limite l’évaporation de l’eau d’arrosage en surface
- Fertilise la terre : un paillis varié et équilibré, se décompose en humus fertile qui nourrit la terre et favorise donc le développement de la vie
- Limite le développement des mauvaises herbes du potager
Le compostage de surface
Le compost, c’est la base quand on se lance en permaculture. Matière obtenue via le recyclage des déchets verts de votre foyer, le compost est utilisé pour nourrir le sol du jardin, comme un terreau.
Ce qu’on appelle “le compostage de surface”, c’est une technique pour étendre vos déchets organiques directement sur le sol de votre jardin.
Ses avantages
- Produit un engrais naturel riche, les déchets organiques étant directement disponibles pour les micro-organismes qui vivent dans le sol
- Protège contre les intempéries.
- Évacue les mauvaises herbes
- Permet de moins arroser puisqu’il conserve l’humidité du sol
Vous pouvez même faire de la permaculture sur votre balcon! Découvrez comment en lisant cet article : Comment faire de la permaculture sur son balcon ?
