Ayant comme maître mot « faire ensemble », ces endroits hybrides favorisent l’engagement des communautés et renforcent la cohésion sociale à travers la coopération et le partage. Une telle synergie conduit à la réalisation des divers projets novateurs essentiels à la transition écologique et numérique. Cet article définit ce concept en mettant en avant les différents lieux de partage les plus répandus en France.
Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ?
Le tiers-lieu désigne un espace physique partagé où des personnes de divers horizons se rassemblent pour travailler, tisser des liens sociaux et collaborer sur un projet. Initié en 1989 aux États-Unis par le sociologue Ray Oldenburg, il est défini comme un lieu de sociabilité en dehors du domicile et du travail. Selon cet expert, cet endroit doit favoriser une atmosphère conviviale, abolissant les barrières sociales et hiérarchiques.
Les tiers-lieux regroupent plusieurs acteurs et porteurs d’idées ayant comme ambition commune de répondre aux besoins de leurs territoires. Grâce au partage des ressources et des connaissances, ces espaces collaboratifs impulsent la créativité, l’innovation, et l’émancipation individuelle et collective. Ils se présentent sous plusieurs formes selon le mode de fonctionnement et les aspirations des communautés. Aussi divers qu’essentiels, ces lieux contribuent considérablement à l'économie circulaire et à l’objectif de la transition écologique face aux préoccupations sociales, économiques et environnementales actuelles.
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ouvrir mon compteLes principaux types de tiers-lieux en France et à Paris
En France, les tiers-lieux se développent aussi bien dans les métropoles qu’en milieu rural. En 2021, leur nombre s’élevait à 2500. Chacun a sa spécificité. Cependant, ils permettent tous de favoriser l’interaction sociale et la collaboration (francetierslieux.fr).
Tiers-lieux d’activité
Les tiers-lieux d’activité sont des espaces de travail partagés, composés de différents outils et équipements permettant d’améliorer les productivités et les créativités des usagers. Ils peuvent accueillir des profils variés, allant des étudiants aux salariés, en passant par les entrepreneurs et les artistes. Ces espaces de coworking offrent une grande flexibilité et une alternative au bureau conventionnel et au travail à domicile. De cette façon, les travailleurs nomades et indépendants peuvent briser l’isolement du télétravail. Ils bénéficient également d’un cadre de travail propice avec des ressources mises à disposition.
Sur le plan écologique, la mise en commun des lieux et des ressources réduit considérablement la surconsommation. À noter qu’un local occupé par une seule entreprise est reconnu plus énergivore. Les fonctionnalités et les équipements à aménager doivent être imaginés dans un souci constant de l’impact environnemental. À titre d’exemple, le Darwin Eco working à Bordeaux innove depuis 2012 dans des espaces de travail basses consommations. Il privilégie, en effet, les énergies renouvelables. Aussi, il estime que 65% des travailleurs « darwiniens » émet 5 fois moins de gaz à effet de serre, notamment en choisissant de venir au travail sans leurs voitures (ecoworking.darwin.camp).
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Tiers-lieu social
Le tiers-lieu social entend répondre aux différents enjeux sociétaux. Qualifié comme un « antidote au repli de soi » par l’ancien Premier Ministre Jean Castex, ce lieu de partage renforce les liens humains au sein d’une communauté et favorise l’inclusion sociale. Il est animé par les acteurs et actrices de l’économie collaborative, numérique, sociale et solidaire. Il permet d’apporter des formations, de l’apprentissage et de l’accompagnement à des personnes en situation de précarité économique ou de vulnérabilité sociale.
En outre, cet espace dédié à l’épanouissement de la vie sociale s’avère essentiel dans la sensibilisation et l’éducation des citoyens aux gestes et modes de vie écoresponsables. Ce qui est essentiel vis-à-vis de différentes crises climatiques actuelles. Par exemple, La Recyclerie, ancienne gare de la Petite Ceinture réhabilitée en juin 2014, sensibilise le public aux valeurs écoresponsables de manières ludiques et positives (lesdecliques.com).
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Tiers-lieu culturel
Les tiers-lieux culturels sont des espaces innovants dont la mission est d’animer la vie culturelle d’une région. Dans une société contemporaine penchant de plus en plus vers l’individualisme, ces endroits partagés se présentent comme un catalyseur redynamisant le tissu social et les approches inclusives. Ils mettent l’accent sur les évènements artistiques et culturels, tels que les concerts et les expositions. D’autre part, ces lieux servent d’espaces d’échange de connaissance, offrant à chacun la possibilité de s’exprimer et d’acquérir de nouvelles compétences.
À Paris, ces lieux alternatifs conjuguent à la fois art, culture et transition écologique. Installée à Pantin dans une ancienne gare SNCF, la Cité Fertile mise sur l’objectif d’une ville durable en réunissant biodiversité et festivité. Dans le même concept, la Ferme du Bonheur près de l’Université Paris X de Nanterre propose la visite de ses jardins cultivés « agro-poétiquement » tout en prenant part des spectacles et bals populaires (visitparisregion.com).
Tiers-lieu d’innovation territoriale
Ouverts au public, surtout aux porteurs de projet novateur, les tiers-lieux d’innovation territoriale s’appuient sur le partage des ressources, l’expérimentation et les formations. Ils mettent à disposition une variété d’outils de conception (imprimante 3D, découpe laser, etc.). Cela permet d’aider les personnes qui n’ont pas les moyens d’accéder à des appareils coûteux à concrétiser leurs projets. Les fablabs, les makerspace, la micro-folie font tous partie de ces lieux de modernisme. Pour les artisans utilisant des machines, les manufactures de proximité proposent des espaces de créativité équipés.
À titre d’illustration, le Petit Fablab de Paris est un atelier de fabrication numérique dédié aux technophiles avertis et débutants, et aux artistes. Sous forme d’une association, les bénévoles de ce lieu d’expérimentation soutiennent ceux qui ont des projets artistiques, scientifiques ou artisanaux réalisables (lepetitfablabdeparis.f).
Engagements des tiers-lieux envers le développement durable
En combinant travail, cohésion sociale et économie circulaire, les tiers-lieux se voient comme un pivot de la transition écologique. Dédiés au faire ensemble, ces espaces hybrides constituent une véritable alternative à la conception de la ville de demain. D’un espace de verdure à Nanterre à l’espace de coworking flexible à Rue du Temple, en passant par les différents lieux hybrides culturels, les tiers-lieux s’engagent petit à petit dans la conception de la transition écologique "Made In France". Ces initiatives suscitent l’intérêt de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Cet organisme encourage notamment les expérimentations et les solutions innovantes qui émergent au sein des tiers-lieux (agroécologie, recyclage et autoréparations).
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