Quel climat à Nice en 2050 ?

Réchauffement climatique: 3 évolutions clés pour le climat à Nice en 2050

Pour entrer dans le vif du sujet, on pourrait regarder des centaines de paramètres (qualité de l’air, évolution de la biodiversité, niveaux des eaux, volumes de pluies, etc…). Aujourd’hui, nous avons choisi de regarder 3 éléments (qui sont parmi les plus évoqués dans les médias) : la température moyenne, la fréquence des canicules, le nombre de jours anormalement chauds). Pour illustrer ces points, nous nous sommes appuyées sur les projections proposées par l’AFP en se basant sur les données du GIEC. Il est donc important de préciser ici que ce sont des projections et non des certitudes. Les choses peuvent être amenées à évoluer, en positif comme en négatif. Cela permet en tout cas d’avoir un ordre d’idée de ce qui nous attend d’ici quelques années.

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Des projections basées sur 3 scénarios inspirées du GIEC

Dans ses différents rapports, le GIEC a défini 5 scénarios. Ils évoluent du plus pessimiste (rien n’est fait pour changer les choses et nous accentuant notre impact) au plus optimiste (nous changeons radicalement notre modèle de société et luttons activement contre le réchauffement climatique). Pour les données qui vont suivre, tout est basé sur 3 versions : optimiste, intermédiaire, pessimiste.

La hausse des températures à Nice

À Nice, la température moyenne entre 1976 et 2005 était de 15 °C. Il semblerait qu’elle puisse augmenter d’environ 1,1 °C d’ici à 2050. Un changement qui peut paraître relativement limité et qui aura pourtant déjà des conséquences très importantes sur le territoire (baisse de la qualité de l’air, hausse de la fréquence des canicules, enjeux sanitaires, inconfort thermique, etc…).

Bon à savoir : L’analyse des tendances climatiques à l’échelle du territoire montre que d’après le scénario RCP8.5 du GIEC, il faut s'attendre 4°C supplémentaires en moyenne en région PACA à l’horizon 2071-2100 si aucune politique de réduction des GES n’est mise en place. Cela serait tout simplement désastreux pour la Région (qui deviendrait difficilement habitable) et ses habitants..

Ce sont ces jours faisant partie d'une période anormalement chaude durant plus de 5 jours pendant lesquels la température maximale quotidienne dépasse de plus de 5°C une valeur climatologique de référence. Autrement dit ? Si l’on s’en tient à ce schéma (qui est une projection des scénarios du GIEC à l’échelle locale), on peut s’attendre à une hausse du nombre de jours anormalement chauds allant de 25 à plus de 56. Presque 2 mois de l’année. Un changement colossal.

L’augmentation de la fréquence des canicules

Une canicule correspond à une période où les températures mesurées sont élevées jour et nuit pendant au minimum trois jours d'affilée. Et cette notion de “élevée” dépend en toute logique des régions. La canicule à Nice ne sera pas la même que dans les Alpes. Alors à partir de quand parle-t-on de canicule dans cette région ? Dès lors que la température en journée est autour de 35°C et 23°C la nuit. C’est d’ailleurs la même chose que pour les Landes, les Pyrénées Orientales, l’Aude ou encore l’Hérault. Et voici un aperçu de l’évolution du nombre de jours chauds selon les différents scénarios du GIEC. On pourrait passer de 65 aujourd’hui à plus de 103 par an en 2050. Presque le double. Cela équivaut à plus de trois mois où les jours sont chauds. Un chiffre qui paraît presque anodin et pourtant. Cela aurait un impact sur la faune, la flore, les hommes (et principalement les personnes les plus fragiles).

Dans la même lignée, on peut parler également des nuits caniculaires. Jusqu’à maintenant, il y avait en moyenne 34 nuits caniculaires à Nice. Et en 2050 ? Selon le scénario le plus optimiste, cela monterait à 54. Et selon le scénario le plus pessimiste, cela monterait à 77, presque le double.

Zoom sur le Plan Climat Air Énergie Territorial 2019-2025 de la ville de Nice

Le bilan carbone de la ville de Nice en 2016

En 2015, les émissions de GES du Bilan Carbone® “Patrimoine et Compétences” de la Métropole Nice Côte d’Azur sont évaluées à environ 197 700 tCO2 (avec une incertitude de 22%). Voici d’ailleurs la répartition des différents postes d’émission.

On voit notamment que la part la plus importante provient de la gestion des déchets (à hauteur de 60%). Par ailleurs, 95% de ces émissions sont issues des procédés de traitement des déchets (et notamment l’incinération). Le transport public est en deuxième position et l’assainissement vient compléter le podium.

Un objectif de neutralité carbone à 2050

C’est un outil de pilotage, avec pour objectif la neutralité carbone à l’horizon 2050.

L’objectif est de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Il est prévu d’intervenir en priorité sur 3 axes principaux :

• mobilités (46% des émissions)
• bâtiments (30%)
• déchets (7%).

Il s’inscrit dans une démarche à la fois nationale mais aussi régionale. Ce plan suit ainsi les objectifs du Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d'Égalité des Territoires (SRADDET) de la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, adopté le 26 juin 2019.

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Les 4 axes clés du plan climat de la métropole Nice

Tout d’abord, un point géographie.

La Métropole Nice Côte d'Azur a été la première créée en France (en janvier 2012). Elle regroupe 49 communes, 540 000 habitants, et représente une superficie de 1 465,8 km². C’est un tiers de la superficie du département des Alpes-Maritimes. En d’autres mots ? Une zone géographique importante et donc les enjeux climatique à venir sont élevés.

Voici un aperçu des 4 axes prioritaires définis :

• La réduction de la part modale du véhicule thermique : Pour cela, Nice prévoit par exemple la restructuration du réseau de tramway et de bus ainsi que le développement des modes doux comme le vélo (mise en place de pistes cyclables, aide à l’achat de vélos…)
• L’amélioration de la performance énergétique des bâtiments existants : Cela passera en grande partie par la nouvelle Plateforme Territoriale de Rénovation Energétique qui assurera l’accompagnement des habitants (sensibilisation, aide pour trouver les aides et les bons matériaux, etc…) et syndics de copropriétés
• Le développement des énergies renouvelables : La ville prévoit de créer plusieurs réseaux de chaleur basés sur des technologies telles que la géothermie, la thalassothermie, ou encore la récupération de la chaleur.
• L’amélioration de la gestion des déchets : Nous l’avons vu, c’est le principal responsable des émissions de GES de la ville. La ville prévoit ainsi de repenser la méthode de collecte, d’augmenter la valorisation matière, ainsi que l’étude de nouvelles filières de traitement (moins impactantes que l’incinération).

Pour aller plus loin, consultez le Plan Climat 2023-2028 de la ville de Nice.

8 exemples d’actions prévues par la ville de Nice

• Rendre 100% propres, d’ici 2026, les 1.460 véhicules utilisés par la ville
• Ajouter 4000 places de parkings-relais d’ici 2025 (ajoutées aux 3000 existantes)
• Rénover 1500 logements par an (soit 64 000 tonnes de CO2 évitées par an)
• Aménager 70 hectares supplémentaires de zones de fraîcheur pour créer un maillage Vert
• Planter un arbre par habitant d’ici 2026 pour compenser les émissions de carbone
• Passer d’une production annuelle photovoltaïque (PV) d’environ 25 GWh à 110 GWh en 2025 puis 300 GWh en 2030
• Prolonger la promenade du Paillon (8 hectares de sols perméabilisés et 1.500 arbres plantés)
• Décarboner la flotte de bus sur l’intégralité du réseau (via des véhicules électriques, de l’hydrogène vert et du biogaz)

Vers une métropole paisible demain

Entre mer et montagne, la Métropole de Nice Côte d’Azur est un territoire contrasté et marqué par une grande diversité de paysages. C’est aussi une zone géographique particulièrement à risque face au réchauffement climatique. Nous l’avons vu, les acteurs publics se sont retroussé les manches et ont défini un plan d’action clair et ambitieux. De nombreuses choses sont mises en place, reste à voir ce que seront les résultats à court, moyen et long terme.