Qu’est ce qu’ une sécheresse hivernale ?
La définition de la sécheresse
C’est une période, en hiver, pendant laquelle les précipitations (donc la pluie) ne tombent pas en quantité suffisante par rapport aux moyennes de saison et créent ainsi un déséquilibre hydraulique de la zone géographique concernée. En général, cette période est de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois (dans les cas les plus préoccupants). Les conséquences peuvent se faire ressentir pendant cette même période mais aussi et surtout pendant le printemps et/ou l’été qui suivent. En effet, l’hiver est une saison essentielle, qui permet de recharger les nappes phréatiques en eau pour le reste de l’année.
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💡Bon à savoir : : d’un point de vue météorologique, on parle de “jour sans pluie” dès lors que le cumul des précipitations agrégé sur la France est inférieur à 1 mm. Autrement dit ? Ce n’est pas forcément équivalent à zéro mais c’est suffisamment bas pour être considéré comme anecdotique.
Les pays les plus touchés par les sécheresses
Selon le classement du World Resources Institute (WRI), voici un aperçu des cinq pays les plus touchés par des sécheresses dans le monde : le Bahreïn, Chypre, le Koweït, le Liban et Oman. Des zones géographiques où "même une sécheresse de courte durée pourrait faire peser un risque de manque d'eau", note la chaîne américaine CNN.
Retour sur 4 sécheresses hivernales qui ont eu lieu en France
- La sécheresse de 1920-1921 : Cet épisode est considéré par certains comme le plus sévère du XXe siècle. La sécheresse a duré plus de 5 mois. Elle a démarré en décembre 1920 pour se terminer en mai 1921. Pendant cette période, les précipitations n’étaient pas simplement basses, elles ont été inexistantes dans certaines régions (la Beauce, le sud de la Champagne ou encore le Jura). À l’été 1921, les conséquences sont désastreuses. Certains éleveurs sont contraints de se débarrasser de leurs animaux, faute de pouvoir les abreuver. L’eau est aussi rationnée dans plusieurs communes. On doit alors choisir entre boire, arroser son jardin, arroser les champs.
- La sécheresse de 1975-1976 : Pour cet épisode, la sécheresse est moins extrême. Il ne s’arrête pas de pleuvoir pendant plus de 5 mois. En revanche, elle débute à l’automne, après un été déjà très sec. Les conséquences sont colossales : feux de forêts, températures élevées, manque d’eau pour l’agriculture. D’ailleurs, les conséquences pour les hommes sont directes. Restrictions pour l’eau, prix des aliments qui explose, enjeux sanitaires.
- La sécheresse de 1989-1990 : Les précipitations se sont arrêtées pendant 22 jours consécutifs. En plus des conséquences déjà évoquées pour les périodes de sécheresse précédentes, certains craignaient également que le redoux encourage les plantes à sortir d’une hibernation à peine commencée. Cela aurait eu des conséquences importantes à moyen terme sur les cultures.
- La sécheresse de 2023 : Voici un exemple plus récent de sécheresse hivernale. En 2023, la pluie n'est pas tombée en France pendant 32 jours consécutifs entre janvier et février. C’était une première depuis le début des enregistrements. Comme pour les épisodes précédents, cela a impliqué de nombreuses choses (restriction d’eau, baisse de la qualité de l’eau, risque sanitaire pour les personnes les plus fragiles, etc…).
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5 conséquences d' une sécheresse hivernale
L'accès à l'eau
Sans eau, l’humain meurt.
Pour être plus précis, on pourrait vivre jusqu’à 30 jours sans manger. En revanche, sans eau, dès 24h, on commence à constater des signes de déshydratation. L’eau c’est environ 60 % du corps. Selon les scientifiques, nous ne pourrions pas tenir plus de 3 jours sans s’hydrater. Cette donnée suffit à comprendre les enjeux de l’accès à l’eau. En période de sécheresse (hivernale notamment), les ressources en eau sont trop faibles, des restrictions sont appliquées. Il faut alors choisir entre arroser un champ, remplir une piscine, boire au robinet… En Guadeloupe, des coupures temporaires au réseau potable ont été mises en place.
En France, plus de 700 communes auraient connu des difficultés d’approvisionnement en eau en 2022. Parmi elles, 550 ont dû ravitailler leurs concitoyens par camion-citerne.
Le prix de l'eau
C'est la loi de l'offre et de la demande.
Les pénuries d’eau entraînent une augmentation du prix de cette ressource. On a alors vu émerger le terme de précarité hydrique. L’idée? C’est lorsque le poids de l’eau dans le budget d’un ménage ou d’un foyer est égal ou supérieur à 10% de leur budget total. En 2017, 3% des ménages en France étaient concernés.La sécheresse peut donc entraîner une aggravation des inégalités sociales.
La pression sur la biodiversité
L’eau est indispensable à la survie de l’homme mais aussi des végétaux.
Une plante qui n’a pas accès à suffisamment d’eau connaît un stress hydrique. Cela peut freiner son développement ou simplement la tuer. En toute logique, les conséquences sont similaires pour le monde animal. Ces derniers sont affectés non seulement par le manque d’eau immédiat mais aussi par l'impact sur leur environnement (diminution de la transpiration des arbres en forêt, baisse de la qualité de l’eau, diminution des végétaux disponibles pour l’alimentation, incendies, etc…)
La productivité agricole
Quelques exemples de conséquences pour le monde agricole :
- Baisse de la disponibilité du fourrage
- Mauvaise hydratation des animaux
- Baisse des rendements (à court et moyen terme)
- Ralentissement de la croissance des végétaux
- Baisse des revenus (et donc licenciements)
L’eau est essentielle à l’agriculture. Toute baisse de la ressource en eau à un impact colossal, voir irrémédiable dans certains cas.
La santé
Nous l’avons rapidement évoqué, les risques sanitaires sont également importants : déshydratation, problème d’hygiène, risque de dénutrition ou de malnutrition (lié à l’agriculture et l’accès à l'alimentation), maladies respiratoires (augmentation du volume de particules fines dans l’air), etc…
Les risques sont variés, et plus ou moins graves.
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Vers des sécheresses toute l’année ?
Pendant longtemps, la sécheresse était un phénomène observé exclusivement en été. On a depuis observé des équivalents en hiver. Pire, la fréquence et la gravité des sécheresses hivernales s'accélèrent en raison du réchauffement climatique. Autrement dit ? Si rien n’est fait à l’échelle planétaire, cela ne devrait pas s’arranger pour les années à venir.
Est-il possible de prévenir la sécheresse hivernale ?
L’eau est une ressource vitale qu’il est essentiel de préserver. Et justement, comment s’y prendre ? Est-il possible d’agir, à la fois à l’échelle individuelle mais aussi collective ?
Quelques exemples d’actions qui peuvent être mises en place :
- De la sensibilisation pour une gestion durable de l’eau chez les particuliers
- Entretenir le matériel et limiter les défaillances (fuites, etc…)
- Des équipements plus performants pour réduire la consommation (robinet, douche, etc…)
- Des pratiques agricoles moins gourmandes en eau (irrigation, rotation des cultures, etc…)
- Des systèmes de récupération d’eau de pluie (réservoir, cuves, bassines, etc…) pour capitaliser sur les périodes de précipitations abondantes
Cette liste est loin d’être exhaustive. Au-delà des actions directes sur l’eau, il s’agit surtout d’agir à grande échelle pour limiter le réchauffement climatique. En d’autres mots ? Tendre vers des modes de vie plus sobres pour limiter notre impact sur la planète.
Sécheresse hivernale : un défi commun
Jusqu’à maintenant, les épisodes en France de sécheresse hivernale étaient relativement ponctuels et leurs impacts limités. Depuis quelques années, ce phénomène s’accélère et prend de l’ampleur. Nous commençons à en voir directement les conséquences et celles-ci sont désastreuses. Pour s’en prémunir et limiter à l’avenir ces épisodes, il est essentiel d’agir. Nous pouvons tous avoir un impact.
Ajuster certains de nos gestes au quotidien, sensibiliser notre entourage, encourager son entreprise à suivre la démarche, solliciter nos représentants politiques pour qu’ils agissent. Bref, c’est un combat qui ne sera gagné que s'il est abordé de manière collective.
