Est-ce que l’eau est une énergie renouvelable ?

Énergie renouvelable : définition

Une énergie est dite renouvelable lorsqu’elle provient d’une source naturelle qui peut se renouveler à un rythme supérieur à celui de sa consommation. Elle se distingue des combustibles fossiles, comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon, dont les stocks sont limités. D’ailleurs, ces derniers mettent plusieurs centaines de millions d’années à se constituer. Ils sont, de ce fait, considérés comme non renouvelables.

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Les combustibles fossiles provoquent également des émissions de gaz à effet de serre nocifs, lorsqu’ils sont brûlés dans le cadre de la production d’énergie. Par contre, les énergies renouvelables n’engendrent pas (ou peu) d’émissions polluantes et de déchets. C’est pourquoi elles sont aussi appelées « énergies naturelles » ou « énergies vertes ».

Les énergies renouvelables proviennent essentiellement de 5 sources d’énergie, dont le soleil, le vent, l’eau, la biomasse et la terre. Ainsi, il en existe 5 principaux types, à savoir :

• l’énergie solaire (le solaire photovoltaïque et le solaire thermique),
• l’énergie éolienne,
• l’énergie hydraulique,
• la biomasse,
• et la géothermie.

Favorisé par l’évolution des réglementations et par les enjeux climatiques, le recours aux énergies renouvelables tend à se développer partout dans le monde. elles représentaient environ 19,6 % de l’électricité consommée par les Français, en 2016.

L’électricité hydraulique : de l’eau à l’électricité

La force mécanique de l’eau permet de produire des énergies hydrauliques ou hydro énergies dont la plus importante reste la fabrication d’électricité au niveau des centrales hydroélectriques. Cette force dépend soit du débit des rivières et des fleuves, soit de la hauteur de la chute d’eau.

Les premiers usages de l’hydroénergie étaient sous forme d’énergie mécanique pour l’irrigation ou pour des travaux de transformation, comme l’usinage et le sciage. Aujourd’hui, l’hydroélectricité représente la principale forme d’énergie utilisable produite à partir de l’eau en mouvement.

Les centrales exploitent la force de l’eau pour actionner d’énormes turbines. Concrètement, produire l’hydroélectricité consiste à provoquer la rotation de ce dispositif en dirigeant l’écoulement de l’eau sur ses pales. L’énergie cinétique du courant d’eau est ainsi transformée en énergie mécanique qui sera, à son tour, convertie en énergie électrique par un alternateur. La quantité d’énergie produite dépend du volume et de la vitesse de l’eau.

En principe, une centrale hydroélectrique est implantée sur une chute d’eau ou une pente abrupte. De quoi tirer parti de la vitesse prise par l’eau par l’influence de la gravité. Quant au barrage, il est construit sur un endroit favorable à la régularisation du débit de l’eau.

Hydroélectricité : une énergie propre et renouvelable

Le plus gros atout de l’hydroénergie réside dans l’aspect renouvelable de l’eau. Cette ressource peut être utilisée sans risque majeur. Elle n’est ni consommée ni altérée lors du processus.

En utilisant la force de l’eau, la centrale contribue au développement des énergies plus respectueuses de la Planète. D’ailleurs, cette énergie restera disponible tant qu’il y aura de l’eau douce sur Terre.

L’énergie hydraulique de grands barrages constitue actuellement la première des énergies renouvelables. Le Canada, la Chine, les États-Unis et le Brésil sont les leaders de la filière. Au niveau européen, la France demeure l’un des principaux producteurs. Grâce à son fort potentiel hydraulique, elle dispose de plusieurs centaines d’installations à travers tout le pays. En 2020, l’énergie hydraulique constitue près de 49 % de la production brute d’électricité renouvelable française.

Bilan carbone de l’énergie hydraulique

D’après l’Ademe, l’énergie hydraulique (après analyse du cycle de vie) serait la troisième technologie la moins émettrice (pour estimation haute) de gC02/Kwh derrière l’éolien, la technologie la plus efficiente étant l’énergie marine avec les barrages marémoteurs, les hydroliennes et l’énergie des vagues.

À noter que le rendement carbone exact d’une centrale hydraulique dépend de deux principaux paramètres, à savoir :

• la capacité de l’installation,
• les infrastructures nécessaires à la production.

Le changement climatique peut également influer sur le bilan carbone d’un site.

La centrale hydroélectrique ne produit donc qu’un faible niveau d’émissions de gaz à effet de serre. Par contre, il faut noter que les lacs de retenue situés dans les zones tropicales dégagent un léger taux de méthane, lors des premières années de remplissage. De plus, l’exploitation de l’hydroélectricité n’est pas sans conséquence sur l’environnement, notamment sur la biodiversité.

Impact de l’hydroélectricité sur la biodiversité

Le principal inconvénient de l’énergie hydraulique est lié à la construction des barrages. Les centrales hydroélectriques peuvent en effet être destructrices pour les écosystèmes aquatiques. Par exemple, en modifiant le débit des cours d’eau, elles entraînent inévitablement une accumulation des sédiments susceptibles de causer un appauvrissement en matières nutritives de l’eau.

L’assèchement lors de l’édification de ces dispositifs s’avère également dévastateur pour les poissons. Pour cause, leurs habitats sont façonnés par divers facteurs physiques, comme la vitesse de l’eau, le niveau de l’eau, l’accès à la nourriture et les possibilités d’abri. Les installations risquent ainsi d’affecter le comportement des poissons. Pour les espèces migratrices, comme les anguilles et les saumons, les barrages peuvent bloquer les accès aux zones de reproduction.

Bref, les barrages hydrauliques peuvent entraîner, à la longue, une perte de biodiversité. Tout dépend effectivement de la structure des infrastructures. L’impact est plutôt faible s’il s’agit d’exploiter des chutes d’eau naturelles. En revanche, la conséquence s’avère importante dans le cas de création des barrages ou des retenues d’eau artificielles.