Quelles sont les inégalités de charge mentale entre homme et femme ?

En 2020, la pandémie a fait ressurgir des inégalités hommes-femmes du quotidien, encore méconnues jusqu’alors. La notion de charge mentale durant le covid-19 a gagné en visibilité, alors que le confinement obligeait les familles à réorganiser leur quotidien et que la notion d’équilibre vie pro vie perso fondait comme neige au soleil.

Cependant, ce phénomène n'est pas nouveau : depuis des décennies, les femmes assument majoritairement la gestion domestique, planifiant, organisant et anticipant l'ensemble des tâches ménagères et parentales. La question demeure : les choses ont-elles réellement évolué depuis ?

Selon l’Observatoire des Inégalités, 68 % des femmes déclarent consacrer du temps quotidiennement à la cuisine et/ou au ménage, contre seulement 43 % des hommes.

Gérez votre budget à deux

Maîtrisez vos dépenses communes sans effort grâce au compte commun helios

Quelles sont les causes des inégalités de charge mentale au sein du couple ?

La répartition inégale des tâches trouve ses racines dans la charge mentale de genre, inculquée dès l'enfance. Les filles sont souvent responsabilisées sur les tâches ménagères et le soin aux autres, tandis que les garçons sont encouragés à être indépendants et performants dans des domaines perçus comme valorisants.

Les normes sociales continuent de valoriser l'implication professionnelle des hommes tout en associant les femmes aux responsabilités domestiques et à la charge mentale parentale. Ce paradoxe est particulièrement visible dans le milieu de la gastronomie : alors que l'on considère souvent que "la place de la femme est dans la cuisine", les grands chefs étoilés sont majoritairement des hommes (90,32% d’hommes nommés au Guide Michelin en 2024). De même, les métiers du "care" (infirmières, sages-femmes, institutrices) sont encore largement féminisés, reflétant une vision genrée du soin et de l'attention aux autres. Ceci illustre que la charge mentale de l’homme est attribué aux tâches dites “nobles” tandis que la charge mentale de la femme, quant à elle, est relayée aux tâches ingrates.

La persistance des inégalités de charge mentale en 2025

Malgré une prise de conscience accrue pendant la pandémie, les statistiques sur la charge mentale restent toujours aussi pesantes pour les femmes. Si certains progrès sont observés, notamment chez les jeunes couples plus sensibilisés aux questions d'égalité, la répartition des tâches ménagères demeure inégale.

Selon une étude de la DREES publiée en 2022, 54 % des femmes déclarent prendre majoritairement en charge les tâches ménagères (courses, ménage, linge), contre seulement 7 % des hommes. Concernant les activités liées aux enfants (repas, loisirs, éducation), 46 % des femmes les assument majoritairement, contre 6 % des hommes. (Source : DREES)

Mettez de côté sans y penser

Créez vos Coffres helios et bénéficiez d'enveloppes virtuelles pour économiser pour vos projets.

Comment rééquilibrer la charge mentale ? Top 5 sur nos astuces

Pour mieux répartir les tâches domestiques, il est essentiel que les hommes prennent conscience de l'ampleur du travail et de la charge mentale invisible que les femmes réalisent. Cela passe par l'écoute, la remise en question et l'initiative personnelle.

Quelques conseils pour agir :

Faire un état des lieux des tâches quotidiennes pour évaluer la répartition réelle.
Communiquer clairement sur les besoins et les attentes, afin d'éviter les non-dits.
Prendre en charge des tâches planifiées et non seulement celles qui paraissent valorisantes.
Consulter des ressources pour s'informer et s'éduquer (comme des podcasts, littérature, etc).
Se renseigner sur la charge mentale au travail de l’autre pour ne pas créer de la surcharge mentale féminine supplémentaire en rentrant à la maison.

Pour aller + loin : Tout savoir sur les inégalités hommes-femmes

Mettez de côté sans effort

Ouvrez votre compte helios et bénéficiez d'enveloppes virtuelles pour mieux gérer votre budget au quotidien

Comment se renseigner sur la charge mentale ?

Aujourd’hui, le sujet de la charge mentale est connu et présent dans le débat public. Plusieurs formats existent dorénavant pour s’informer sur le sujet, sans être moralisateur pour autant. Le cadeau de Noël idéal pour votre tonton en bout de table qu’on n’a jamais vu débarrasser son assiette.

"Fallait demander !" de Emma : Une BD qui illustre de manière percutante la charge mentale féminine.
"L'arnaque des nouveaux pères" de Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain : Un regard critique et humoristique sur les inégalités parentales modernes.
Podcast : "Les Couilles sur la table" de Victoire Tuaillon : Une série d'épisodes sur la masculinité, les inégalités de genre et la répartition des tâches ménagères.
Podcast : "Un podcast à soi" de Charlotte Bienaimé : Un regard féministe sur les questions de genre et d'inégalités domestiques au quotidien.
Podcast : "La Poudre" de Lauren Bastide : Des entretiens inspirants avec des femmes aux parcours variés, abordant notamment la question de la charge mentale.

Exemples d'excuses entendues pour éviter les tâches ménagères

Une enquête Ipsos indique que 54% des hommes avouent avoir déjà utilisé des excuses pour éviter les tâches ménagères, témoignant d'une inventivité certaine pour se soustraire à ces responsabilités. Ipsos

"Je ne fais pas aussi bien que toi, alors autant que tu le fasses." : passer par la “flatterie” ne vous mènera à rien messieurs.
"Je n'y pense pas, je n'ai pas le réflexe." : sous-entendu “il faut que tu me dises ce que je dois faire car je ne sais pas prendre l’initiative de mettre mes caleçons sales dans la machine”.
"Je travaille plus que toi, donc c'est normal que tu en fasses plus." : 91,3% des hommes travaillent à temps complet vs. 73,2% des femmes, mais ceci est dû aussi aux tâches domestiques et à la charge des enfants qui incombent plus aux femmes, et qui malheureusement, sont des métiers à temps plein.
"Mais c'est toi qui veux que ce soit fait tout de suite, moi ça peut attendre." : spoiler : on attend toujours.
"Je ne sais pas comment faire, tu pourrais m'apprendre ?" : on attribue à la femme le rôle de gardienne du ménage, de mère innée, de maîtresse du savoir honorifique du repassage et de la vaisselle, et on lui ajoute la surcharge mentale de devoir apprendre à l’autre, au lieu d’essayer de s’instruire par soi-même.
"Je suis trop fatigué ce soir, on verra demain." : c’est bien connu, les femmes sont quant à elles, toutes hyperactives (la preuve, elles en redemandent du ménage).
"Je n'avais pas vu que c'était sale." : pourtant, pas besoin de lunettes quand il s’agit de regarder un match.
"Mais pourquoi on fait le ménage si souvent ?" : âge moyen de l’homme qui prononce cette phrase : 8 ans et demi.
"Je t'aiderai quand tu me le demanderas." : les femmes font, les hommes aident ?
"Je croyais que c'était déjà fait." : elle n’est pas passée la petite fée qui s’occupe de ça d’habitude ?

Ces prétextes révèlent souvent un manque de prise de responsabilité ou une minimisation de l'effort fourni par les femmes pour maintenir un foyer fonctionnel.

Pourquoi doit-on tendre à une prise de conscience collective ?

La charge mentale est un enjeu sociétal majeur qui mérite d'être abordé sans culpabilisation mais avec lucidité. Prendre conscience des inégalités persistantes est un premier pas pour rééquilibrer les responsabilités domestiques. Il est essentiel que chacun s'implique activement dans la répartition des tâches pour alléger le poids qui pèse encore sur les épaules des femmes.

Pour aller + loin :