La planète se réchauffe de plus en plus, et les derniers rapports du GIEC montrent qu’un scénario à +2°C semble inévitable. Pourtant, ils mentionnent aussi le fait qu’il n’est pas trop tard pour agir et inverser la tendance.
Dans la lutte contre le changement climatique, les initiatives des parties prenantes sont nombreuses. Si certaines sont à saluer pour leur impact concret et mesurable, d’autres peuvent être qualifiées de greenwashing. Dans cet article, nous allons nous intéresser au fait de planter des arbres pour compenser ses émissions de gaz à effet de serre.
Planter des arbres pour compenser ses émissions de CO2
Les arbres, tout comme les océans, sont un puits de carbone naturel, c’est-à-dire qu’ils permettent de stocker du CO2 (et donc de réduire la concentration de ce gaz dans l’atmosphère). Ils sont donc essentiels pour réduire l’effet de serre qui réchauffe la Terre.
Les scientifiques étudient ce phénomène depuis des années et arrivent maintenant à calculer la capacité d’un arbre à séquestrer le CO2 (en fonction de sa taille et de sa masse sèche). Ainsi, dans le cas d’un eucalyptus d’une douzaine d'années, il capte environ 50kg de CO2 par an, et permet donc de stocker environ 800kg de CO2 tout au long de sa vie.
Les scientifiques étudient ce phénomène depuis des années et arrivent maintenant à calculer la capacité d’un arbre à séquestrer le CO2 (en fonction de sa taille et de sa masse sèche). Ainsi, dans le cas d’un eucalyptus d’une douzaine d'années, il capte environ 50kg de CO2 par an, et permet donc de stocker environ 800kg de CO2 tout au long de sa vie.
Grâce à ces calculs, une nouvelle tendance est née : celle de compenser ses émissions de CO2 en plantant des arbres. Les compagnies aériennes vous proposent par exemple de planter des arbres pour compenser les émissions de votre vol, ou des entreprises plantent des arbres afin de compenser les émissions de leurs activités quotidiennes.
Elles s’affichent alors neutres en carbone. Si sur le papier cela semble alléchant, la réalité est bien moins verte qu’annoncée.
Les dérives associées à cette pratique
Combien d’arbres pour compenser son empreinte carbone ?
Revenons aux ordres de grandeur. Le media Youmatter s’est amusé à calculer le nombre d’arbres qu’il faudrait planter afin de compenser les émissions d’un français par an. Il part sur une moyenne de 12,6 tonnes d’émissions de CO2 par Français, et sur une capacité de stockage moyenne de 35kg de CO2 par arbre (les jeunes arbres stockent moins de CO2 que les arbres âgés car ils sont plus petits).

Il faudrait donc planter 360 arbres par Français, ce qui signifie qu’il faudrait planter un arbre par jour pour compenser les émissions d’un seul Français.
A l’échelle de la France, il faudrait donc planter 24 milliards d’arbres (ce qui équivaut à recouvrir 38% de la surface du territoire) pour compenser les émissions du pays. La France est pourtant un pays boisé, avec 28% de sa surface recouverte par des forêts). Mais il faudrait augmenter cette surface de 35% supplémentaire - ce qui paraît peu réaliste - pour la rendre neutre en carbone.
Le treewashing ou la fausse bonne idée
Le treewashing est une technique de greenwashing associée au fait de planter des arbres. Comme expliqué au début de l’article, elle consiste pour une entreprise à compenser ses émissions de CO2 grâce à la reforestation de certains espaces.
Mais cette pratique engendre des effets pervers, comme le dénonce l’ONG All4Trees :
- au lieu de changer de comportement et réduire ses émissions, elle incite à continuer de polluer toujours plus à condition de planter des arbres. Or d’après le GIEC, la priorité pour baisser les températures est de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.
- de plus, le nombre d’arbres plantés est fièrement affiché, mais pas le suivi derrière de ce qu’il advient de ces territoires reboisés.
En janvier 2023, le reportage Cash Investigation d’Elise Lucet s’est d’ailleurs penché sur le cas des entreprises qui compensent leurs émissions grâce à PUR Projet. Dans le documentaire, la société française a planté 1 million d’arbres au Pérou et a vendu des crédits carbone aux entreprises qui souhaitaient compenser leurs émissions. Mais cela a engendré plusieurs problèmes sur place.
Tout d’abord, le type d’essence planté n’existe pas au Pérou. Dans la zone, les locaux cultivent essentiellement du cacao et du café. Or, PUR Projet a choisi de planter du teck, un arbre originaire d’Asie. Les arbres ne sont pas adaptés et leurs feuilles hautes font de la lumière au cacao, les empêchant de se développer correctement, ce qui incite certains agriculteurs à les abattre pour favoriser leurs cultures.
Le deuxième problème est que PUR Projet ne contrôle pas si les arbres restent en vie. Si les agriculteurs les abattent discrètement pour revendre le bois (et pouvoir laisser leurs arbres locaux se développer), PUR Projet ne le sait pas. Ainsi, le carbone n’est plus stocké car l’arbre n’existe plus.
Dans le cas de PUR Projet, il est autorisé de couper des arbres plantés, mais uniquement sous certaines conditions :
- PUR Projet est le seul à choisir quels arbres peuvent être abattus
- Chaque arbre coupé devra être replanté
Pour autant, ces indications ne semblent pas être respectées : dans le reportage, le propriétaire d’un terrain au Pérou a pu couper 100 arbres sur les 1500 plantés, sans être inquiété par le label PUR et sans avoir replanté aucun autre arbre. Un autre agriculteur interrogé a abattu la moitié des arbres, sans suivi de la part de PUR.
Protéger les forêts primaires
Enfin, la dernière dérive associée au fait de planter des arbres est que la majorité des projets plantent des arbres en monoculture. Les études scientifiques tendent à démontrer que la monoculture ne permet pas de développer autant de biodiversité que les forêts primaires.
Ainsi, le GIEC recommande en priorité de protéger les forêts existantes afin qu’elles puissent se développer et s’agrandir à leur rythme, et donc de protéger les espèces naturelles qui vivent en leur sein.

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