Le réchauffement climatique impacte-t-il l’évolution des courants marins ?

Ce qu’est un courant marin

Les courants marins sont des mouvements d'eau à grande échelle. Ils se produisent non seulement à la surface des mers, océans et cours d’eau mais aussi en profondeur. Ces derniers sont directement impactés par plusieurs paramètres : température, salinité, densité, rotation de la Terre, rayonnement solaire. 

Les courants marins de surface

Comme vous l’aurez deviné, ce sont des courants qui se produisent à la surface des océans. Ces derniers sont principalement impactés par les vents (dans le jargon on parle de circulation atmosphérique). En fonction de leur position sur le globe, ils peuvent être plus ou moins chauds et/ou froids. 

Bon à savoir : Les courants de surface peuvent être déviés par la présence des continents. La conséquence ? Cela forme des tourbillons océaniques. On parle aussi de gyres.

Les courants marins de profondeur

On parle aussi de courants de densité. Ces derniers ont lieu en profondeur. Ils sont influencés par les différences de température et de salinité dans l'océan. Ils ne sont pas impactés par les vents mais se forment en raison de la densité de l'eau : l'eau froide et dense descend en profondeur tandis que l'eau chaude et moins dense remonte à la surface. Ces courants sont pour la biodiversité marine. En effet, ils permettent de faire circuler les nutriments nécessaires à l'alimentation des organismes marins.

Pour aller plus loin : Découvrez notre article sur l'acidification des océans

Quatre courants marins incontournables

• Le Gulf Stream : c’est un courant de surface chaud qui transporte des eaux depuis les Caraïbes vers l'Europe, ce qui explique en partie le climat relativement doux de l'Europe occidentale. 

• Le courant de Benguela : Le courant de Benguela est un courant froid appartenant au gyre subtropical sud-atlantique et circule en Afrique du Sud.

• Le courant circumpolaire antarctique : C’est le courant le plus puissant et le plus froid de la planète. Il déplace des masses d'eau 2 fois plus importantes que le Gulf Stream

• Le courant de Kuroshio (courant noir en japonais) : s’étend sur 100 kilomètres de large et présente un débit de 50 millions de mètres cubes par seconde, il est ainsi le deuxième plus grand courant après le Gulf Stream

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Qu’est-ce que la circulation Thermohaline ? 

On parle aussi de circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC) ou de circulation océanique profonde. Il s’agit de l’interaction des courants de surface (de profondeur et de surface) à l'échelle planétaire. Cela forme une boucle (la boucle thermohaline) cruciale dans la régulation du climat. C’est comme une énorme machine à laver ou un tapis tapis roulant qui permet de brasser l’eau à l’échelle du globe. Elle transfère la chaleur du soleil des régions équatoriales vers les pôles et ramène de l'eau froide des régions polaires vers les régions tropicales

Bon à savoir : En creusant le sujet, vous tomberez peut-être sur le terme de cryosphère. Cela désigne tous les espaces à la surface des mers ou terres émergées où l'eau est présente à l'état solide (glace, neige, pergélisol, calotte glaciaire, etc…)

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Quel est le rôle de la circulation Thermohaline dans la régulation du Climat ?

Le réchauffement climatique a un impact indirect sur la circulation thermohaline. En effet, il perturbe différents éléments qui sont à la base du fonctionnement de cette circulation. Deux exemples : 

• La température de l’eau : elle a tendance à augmenter depuis des décennies. Cela représenterait une hausse d’environ 0,1 °C par décennie depuis 1971. Et l’impact n’est d’ailleurs pas qu’en surface. L'eau se serait réchauffée jusqu'à une profondeur d'au moins 3000 m.

• La fonte des glaciers et de la banquise arctique : cela entraîne l'ajout d'eau douce dans l'océan. Cela réduit donc la salinité et impact également la densité de l’eau. 

Les conséquences de ces différents changements ? Un ralentissement, et peut-être même un arrêt total de la circulation thermohaline (pour les scénarios les plus pessimistes).

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Quelles sont les conséquences potentielles du ralentissement de la circulation thermohaline ?

Les répercussions seraient colossales. Pour mieux se projeter, il faut se baser sur la paléoclimatologie, cette science qui étudie le climat du passé, sur des milliers ou millions d'années. 

Cela pourrait par exemple provoquer un refroidissement de certaines zones (en Atlantique Nord, sur la côte ouest de l'Europe - qui pourrait perdre 1 à 2°C en moyenne). Les impacts ? Difficile à quantifier précisément. Cela jouerait en revanche sur les déplacements, l’agriculture, la biodiversité ou par exemple la production d’énergie.

Selon le rapport spécial du GIEC Océans et Cryosphère, cela pourrait aussi conduire à des épisodes hivernaux plus marqués en Europe, une réduction des pluies estivales au Sahel et en Asie du Sud, une diminution des cyclones tropicaux dans l’Atlantique Nord, une hausse du niveau de la mer sur les côtes du nord-est de l'Amérique du Nord. Bref, autant de choses qui provoqueraient des réactions en chaîne et que l’on préférerait éviter.

Pour aller plus loin : Top 10 des livres pour comprendre le climat

Un sujet à surveiller de près

Les courants marins jouent un rôle essentiel dans le climat actuel et nos conditions de vie sur terre. Le phénomène du Niño (et sa inverse la Niña) impacte par exemple fortement le climat d’Amérique du Sud. 

Tout changement sur ces derniers pourraient avoir des conséquences désastreuses et à l’échelle globale, sur notre planète. C’est donc un sujet à surveiller de près. Et pour limiter ces risques, le mieux reste encore d’agir pour le climat, dès maintenant. Alors, on avance ensemble ?

Pour aller + loin : le septième continent plastique