Qu’est-ce que la taxe rose ?

Imaginez : vous êtes au supermarché, vous prenez un rasoir dans le rayon hommes, puis un autre dans le rayon femmes. Même marque, même usage. Surprise : celui pour femme coûte plus cher. Bienvenue dans l'univers absurde de la taxe rose !

MAI 2025

7 MIN

mobile-app

Pourquoi parle-t-on de taxe rose ?

La taxe rose - en anglais “pink tax” ou “woman tax”- désigne la discrimination tarifaire où les produits destinés aux femmes sont vendus plus chers que leurs équivalents masculins.

Si ce phénomène est souvent difficile à prouver, par manque d’études sur la taxe rose effectuées récemment, il est cependant loin d’être une légende urbaine. Les observations ponctuelles et les témoignages individuels continuent d’affluer sur le sujet. Le compte Instagram @pepitesexiste affiche sur les réseaux sociaux les marques qui mettent encore en place la taxe rose sur leurs produits. 

L’existence de la taxe rose soulève des questions sur les inégalités de prix et l'impact économique des inégalités entre les genres.

illustration

Agissez aujourd'hui pour la Planète

Ouvrez votre compte commun helios et réduisez votre empreinte bancaire par 6 en 10 minutes seulement!

La taxe rose, c’est quoi exactement ?

La taxe rose n'est pas une taxe officielle, qui serait prélevée par le gouvernement, mais une expression dénonçant la surcharge féminine sur certains produits. Par exemple :

→ Prêt-à-porter de luxe : une étude new-yorkaise a révélé que les vêtements féminins de luxe (Saint Laurent, Valentino, Gucci, etc.) étaient soumis à un tarif moyen de 7 à 8% de plus que les vêtements masculins. Cette différence de taxation se répercute sur le prix final payé par les consommatrices. (Source : lemonde.fr)

Rasoirs jetables : au Royaume-Uni, la chaîne de supermarchés Tesco a été critiquée pour vendre des rasoirs pour femmes à un prix supérieur à celui des rasoirs pour hommes identiques, la seule différence étant la couleur. Suite à ces critiques, Tesco a aligné les prix pour garantir l'égalité. (Source : L'Express)

Produits du quotidien : selon une enquête menée par le collectif féministe Georgette Sand en 2014, les femmes payaient plus cher que les hommes pour des produits similaires, notamment des rasoirs jetables, des déodorants et des services comme le pressing, le coiffeur, etc. Cette enquête a conduit le ministère de l'Économie à lancer une investigation pour évaluer l'ampleur de cette discrimination tarifaire.(Source : L'Express)

Pourquoi les produits féminins coûtent-ils plus cher ?

La taxe rose repose sur plusieurs mécanismes économiques et des stéréotypes marketing qui justifient, à tort, une discrimination tarifaire entre les produits pour femmes et les produits pour hommes.

Le marketing genré et l’influence des couleurs

Les stratégies marketing des marques jouent un rôle majeur dans la tarification genrée. Les produits d’hygiène féminins, comme les rasoirs pour femmes, sont souvent conçus dans des teintes roses, violettes ou pastel, avec des packagings plus sophistiqués, ce qui “justifie” une augmentation artificielle des prix.

  • Les rasoirs jetables : selon une enquête du collectif Georgette Sand, les femmes payaient 1,80 € pour cinq rasoirs jetables "féminins" de la marque du distributeur, tandis que les hommes payaient 1,72 € pour dix rasoirs "masculins" similaires. Seule différence entre les rasoirs : parce qu’il est rose et vendu dans un packaging plus attractif. (Source : le particulier.lefigaro.fr)

  • Dans le domaine des jouets, un vélo enfant ou un jeu éducatif estampillé "pour fille" est souvent plus cher que son équivalent "neutre" ou "pour garçon".

illustration

Vous souhaitez agir pour la transition écologique ?

Avec votre compte helios, vous financez la transition écologique et vous bénéficiez de remises fixes toute l'année chez nos partenaires durables.

Les femmes dépensent plus : un stéréotype servant de levier pour les marques

L’industrie cosmétique, de la mode féminine et du bien-être jouent sur les clichés de genre. D’après 66% des Français, les femmes sont plus dépensières que les hommes. Les marques en profitent pour appliquer des prix plus élevés sur des articles souvent essentiels au quotidien des femmes. 

Pourquoi ?

  • Normes sociales : les femmes sont encouragées à acheter davantage de produits de beauté, de maquillage, de soins capillaires et de soins du corps.

  • Fidélité aux marques : une femme est plus susceptible d’acheter une marque spécifique de shampooing, de crème de jour ou de parfum, alors qu’un homme optera plus facilement pour un produit "générique".

  • Marketing psychologique : les prix plus élevés donnent une impression de qualité supérieure, ce qui pousse les consommatrices à payer plus cher, même si le produit n’est pas fondamentalement différent.

Est-ce que les femmes sont réellement plus dépensières que les hommes ? D’après une étude de Cofidis accompagné du CSA, les femmes dépensent en moyenne 108 euros par mois (en dehors des dépenses nécessaires pour le logement ou l'alimentation). Ce montant est équivalent à la moyenne nationale. Et pour déconstruire le cliché de la femme dépensière

  • habillement : les femmes dépensent en moyenne 11% de moins que les hommes.

  • décoration et équipement de la maison : les femmes dépensent en moyenne 40% de moins que les hommes.

  • loisir : les femmes dépensent en moyenne 30% de moins que les hommes.

  • santé : les femmes dépensent en moyenne 48% de moins que les hommes.

  • alimentation : les femmes dépensent en moyenne 12% de moins que les hommes.

  • énergie : les femmes dépensent en moyenne 21% de moins que les hommes.

  • transports : les femmes dépensent en moyenne 14% de moins que les hommes. 

Par contre, les femmes dépensent plus que les hommes pour le logement : en moyenne, les femmes payant 508€ par mois contrairement aux hommes qui, quant à eux, payent 450€ par mois. 

Pression sociale et standards de beauté

La pression sociale sur les femmes est plus forte que celle sur les hommes. Être soignées, maquillées et bien habillées… Ceci explique pourquoi elles dépensent jusqu’à 30% de plus en produits d’hygiène et de beauté que les hommes.

  • Coupe de cheveux : Les coiffeurs proposent généralement des tarifs plus élevés aux femmes, même pour des cheveux courts. Ces différences de prix peuvent atteindre les 100 %. (Source : fr.wikipedia.org)

  • Il existe aussi le phénomène de Pink Flation. Cet anglicisme signifie que les produits, tels que les vêtements, destinés aux femmes, subissent une inflation nettement plus importante que ceux des hommes. Depuis 20 ans, la mode féminine a subi une augmentation de 6,5%, tandis que la mode masculine n’a, quant à elle, presque pas augmentée. (Source : Usbek & Rica)

Ces pratiques sont encouragées par l’industrie de la beauté, de la mode et du luxe, qui entretient l’idée que les femmes doivent investir davantage pour répondre aux attentes de la société.

L’habitude des consommateurs et la méconnaissance du phénomène

Beaucoup de consommatrices ne réalisent pas qu’elles paient plus cher pour des produits similaires. En effet, les différences de prix sont souvent subtiles et peu visibles à l’œil nu.

  • Une femme achète spontanément un produit "féminin" sans forcément comparer avec son équivalent masculin.

  • Les rayons peuvent être organisés de manière à isoler les produits féminins et masculins, rendant la comparaison plus difficile.

  • Manque de transparence des marques : il n’existe aucune obligation pour les fabricants de justifier ces écarts de prix.

Les grandes enseignes, les pharmacies et les supermarchés appliquent cette tarification différenciée, sachant que les femmes continueront à acheter ces produits par habitude ou par manque d’alternative clairement affichée.

Les femmes paient plus cher pour des produits similaires, souvent sans s’en rendre compte. Une prise de conscience est nécessaire pour faire évoluer les comportements d’achat et encourager les marques à revoir leurs prix.

La taxe rose n’est pas un hasard : elle est le résultat de stratégies marketing genrées, de la perception sociale des rôles féminins, et d’une absence de régulation claire sur la discrimination économique.

Pour aller + loin :

illustration

Gérez votre budget à deux

Maîtrisez vos dépenses communes sans effort grâce au compte commun helios

La taxe rose : un frein à l’égalité femmes-hommes

La taxe rose n’est pas juste un détail économique. C’est un symptôme d’une inégalité systémique qui affecte le pouvoir d’achat des femmes, leur autonomie financière et perpétue des injustices profondes.

Une pénalité financière injustifiée pour les femmes

Payer plus cher pour un même produit, simplement parce qu’il est destiné aux femmes, c’est accepter une logique où être une femme coûte plus cher. Cette inégalité est d’autant plus criante car elle complète la problématique des inégalités salariales. Les femmes gagnent en moyenne 14,2 % de moins que les hommes en France. (Source : INSEE)

Double peine : salaires inférieurs + dépenses des femmes plus élevées

  • Non seulement les femmes subissent un écart de salaire hommes-femmes toujours élevé, mais elles doivent aussi faire face à des dépenses courantes plus élevées.

  • À long terme, ces différences de coût des produits féminins creusent encore plus les écarts économiques entre femmes et hommes.

Un marché qui profite aux inégalités de genre

L’industrie de la mode, de la beauté et du bien-être capitalise sur les injonctions sociales imposées aux femmes. Être "féminine", "belle", "soignée", n’est pas seulement un choix personnel, c’est une norme sociale qui pousse à la surconsommation féminine.

Les marques entretiennent le problème

  • Le marketing genré valorise les produits féminins comme plus luxueux, sophistiqués et donc plus chers.

  • La mode féminine change plus vite, incitant à renouveler la garde-robe plus souvent.

  • Les soins de beauté et d’hygiène sont perçus comme un impératif, alors qu’ils sont optionnels pour les hommes.

À qui profite vraiment cette taxe rose ? Certainement pas aux consommatrices, mais aux grandes marques et aux industries de la consommation qui y trouvent un levier de profit énorme.

Que peut-on faire pour changer la donne ?

Face à cette réalité, des actions concrètes sont possibles pour trouver des alternatives à  la taxe rose et encourager une consommation responsable.

Éducation et sensibilisation

→ Comparer les prix des produits pour hommes vs pour femmes avant d’acheter.→ Boycotter les produits genrés ainsi que ceux où l’écart de prix est manifeste.→ Exiger des explications des marques et des distributeurs.→ Se renseigner sur les marques pour une consommation engagée (il y a beaucoup de marques éthiques en France qui commencent à envahir nos supermarchés : So’Bio Etic, Weleda…). 

Régulation des prix de genre et lois

→ En 2016, la France a supprimé la TVA sur les protections hygiéniques, une victoire contre une taxe injuste.→ Pourquoi ne pas aller plus loin et imposer une réglementation stricte contre la discrimination tarifaire ?

Mobilisation collective

→ Pétitions, campagnes de sensibilisation, pression des consommateurs sur les marques via les réseaux sociaux.

→ Encourager les entreprises qui appliquent une politique tarifaire équitable.

La taxe rose n’est pas une fatalité : c’est une construction sociale et économique que nous pouvons déconstruire ensemble.

Comment faire évoluer les mentalités et les lois ?

Le changement doit passer par une combinaison de prises de conscience individuelles, d’actions contre la discrimination des prix, de mouvement collectifs, de poursuite dans l’engagement féministe et de mesures législatives.

Faire pression sur les marques et les distributeurs

Les consommatrices et consommateurs ont du pouvoir. Si nous refusons d’acheter les produits genrés plus chers et que nous dénonçons ces pratiques, les marques n’auront d’autre choix que de s’adapter.

Des campagnes qui montrent qu’on peut faire bouger les choses :

→ En 2014, le collectif Georgette Sand a révélé les écarts de prix et obligé certaines enseignes à réduire leurs tarifs.→ Aux États-Unis, des campagnes virales ont incité certaines marques à proposer des gammes non genrées au même prix.→ Le compte Instagram @pepitesexiste affiche très souvent sur ses réseaux des marques comme Decathlon, Ikea, Cultura, les obligeant à faire évoluer leur communication. 

La protection des consommateurs et consommatrices passe aussi par la transparence sur les prix de fabrication et l’égalité face à la consommation des femmes et des hommes.

Renforcer la régulation et la législation contre la taxe rose

En France, il n’existe pas encore de loi explicite pour soutenir la lutte contre la taxe rose, bien que certaines initiatives aient vu le jour.

Exemple de mesures possibles :

→ Obligation de transparence : imposer aux marques d’afficher des comparaisons de prix entre produits féminins et masculins. → Sanctions pour discrimination tarifaire : permettre aux autorités de réguler les pratiques abusives. → Encourager les alternatives neutres : inciter à la production de produits unisexes au prix juste.

Le Canada et certains États américains ont déjà interdit la discrimination tarifaire : pourquoi pas la France ?

Vers une société plus juste ?

La taxe rose est un reflet des inégalités de genre : elle montre à quel point les femmes sont conditionnées à payer plus cher et à consommer plus. Mais elle n’est pas une fatalité.

Agir, c’est possible :→ Prendre conscience du problème et en parlerRefuser les produits injustement taxésExiger des lois plus strictes contre la discrimination tarifaire

Une société plus égalitaire passe aussi par des prix plus justes.

Ouvrir un compte n'a jamais été aussi simple

arrow

Étape 1

Inscription en 8 minutes

Ouvrez votre compte directement dans notre app mobile

arrow

Étape 2

Confirmez votre identité

Filmez-vous et votre pièce d’identité européenne en cours de validité.

arrow

Étape 3

Votre compte est validé

Vous pouvez utiliser votre RIB et votre carte virtuelle immédiatement.

arrow

Étape 4

Carte envoyée gratuitement

Votre carte en bois ou plastique recyclé arrivera chez vous sous 10 jours ouvrés.

arrow

Étape 1

Inscription en 8 minutes

Ouvrez votre compte directement dans notre app mobile

arrow

Étape 2

Confirmez votre identité

Filmez-vous et votre pièce d’identité européenne en cours de validité.

arrow

Étape 3

Votre compte est validé

Vous pouvez utiliser votre RIB et votre carte virtuelle immédiatement.

arrow

Étape 4

check-icon

Carte envoyée gratuitement

Votre carte en bois ou plastique recyclé arrivera chez vous sous 10 jours ouvrés.

Téléchargez l’application et agissez pour la planète

app-store-ratings play-store-ratings
qr-code tag-1 tag-2