C’est une façon de mieux comprendre les enjeux à venir et donc d’ajuster dès aujourd’hui nos modes de vies. Alors, comment ont été définis ces scénarios ? Quelles sont les différentes approches ? Comment utiliser ces derniers de manière efficace ? Quelles sont les limites de cette vision ?
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Téléchargez l'applicationRappel : qu'est ce que le GIEC ?
Le GIEC est un Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. En 2021, c’était plus de 195 membres, venant de tous pays, se réunissant une fois par an. Ces derniers travaillent de manière bénévole et donc sans lien avec des entreprises dans l’objectif de synthétiser les données scientifiques à l’échelle mondiale afin d’avoir une vision du future qui soit la plus juste possible. Étant donné que des milliers de paramètres entrent en jeu et peuvent radicalement changer les projections, ils ont imaginé plusieurs scénarios (du plus pessimiste au plus optimiste).
Zoom sur les 3 groupes de travail du GIEC
Pour avancer plus efficacement, le GIEC a été organisé en différents groupes de travail. Ces derniers se penchent sur trois axes : les bases physiques, les conséquences sur le vivant, l’atténuation du changement climatique. Explications.
Les bases physiques
Le concept est simple. Il s’agit d’analyser le climat passé, avec un maximum de données possibles. Les experts travaillent ainsi avec des scénarios d’émissions de gaz à effet de serre : anciennement les RCP (Representative Concentration Pathways), et dernièrement les SSP (Shared Socio-economic Pathways). À partir de là, ils peuvent alors imaginer différentes projections pour les années à venir. En toute logique, cette approche est basée sur des statistiques. Ce n’est donc pas une vérité universelle. En revanche, tout est fait pour que ce soit le plus réaliste possible.
💡 A retenir : C’est l’approche purement scientifique et chiffrée. On analyse le passé pour imaginer le futur de la manière la plus réaliste possible.
La vulnérabilité des hommes, des écosystèmes et des systèmes socio-économiques
À partir des données fournies par le Groupe I, les experts de ce groupe peuvent alors imaginer les conséquences des différents scénarios sur les humains, les écosystèmes, les systèmes socio-économiques. Dans la lignée, ils proposent également une feuille de route avec des options d’adaptation et des actions à mettre en place pour continuer à vivre dans les meilleures conditions possibles.
💡 A retenir : C’est la projection dans le réel. En général, c’est la partie qui touche le plus le grand public puisque cela permet de se projeter sur les répercussions à l’échelle individuelle et collective.
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Lancer la simulationL’atténuation du changement climatique
L’objectif ici est d’agir à l’échelle globale. La volonté ? Atténuer les émissions de gaz à effet de serre (CO2 principalement) pour maintenant autant que possible des conditions de vie agréables sur terre.
Il s’agit alors d’analyser les méthodes de réductions, d’atténuation, de compensation existantes. L’enjeu est de voir si elles sont à la hauteur, cohérentes ou si de meilleures options peuvent et doivent être imaginées. Les experts imaginent ainsi des solutions qui sont ensuite transmises au groupe I pour que celui-ci évalue l’efficacité potentielle sur les différents scénarios. Ils parviennent ainsi pour chaque projection à avoir une feuille de route avec des actions adaptées.
💡 A retenir : L’idée est ici de prévoir une feuille de route pour chaque scénario à une échelle macro. Les données ici s’adressent principalement aux gouvernements, institutions, grandes entreprises.
Climate Q&A, une IA qui décrypte le GIEC pour vous
Pas besoin de lire les 14 000 pages du dernier rapport du GIEC pour trouver ce que vous cherchez. Cette IA, développée par Ekimetrics, vous propose de trouver l’information pour vous. Plus concrètement, vous posez une question ou cherchez une info, l’IA sélectionne pour vous les passages les plus pertinents sur le rapport du GIEC.
Pourquoi avoir choisi d’utiliser des scénarios climatiques?
Une affaire de probabilité
Il est impossible d’avoir une projection exacte. Trop de facteurs peuvent jouer sur ce qui va arriver. Personne n’est capable de prévoir l’avenir de manière certaine. Les probabilité permettent ainsi de se projeter selon plusieurs paramètres et visions.
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ouvrir un compteLa notion de risque climatique
Quand on parle de risque climatique, on fait référence à l’impact vis-à-vis des entreprises. Plus concrètement ? C’est un risque lié à la vulnérabilité plus ou moins importante des entreprises par rapport aux variations des indices climatiques (température, précipitations, vent, neige...).
Le recours aux scénarios du GIEC permet d’étudier les risques et opportunités liés au réchauffement climatique pour les entreprises dans leurs zones d’activité (sites de production, logistique, sites pour les matières premières, etc…). L’entreprise peut alors identifier précisément les pans de son activité qui sont les plus à risque et mettre en place des adaptations en amont afin de réduire les conséquences potentiellement négatives.
Le risque climatique en Europe
Voici un aperçu des principaux risques globaux évoqués au vu des différents scénarios en Europe. Ces derniers sont considérés comme forts probables :
- Risque pour les personnes, les économies et les infrastructures dû aux inondations côtières et intérieures
- Stress et mortalité des personnes dus à l'augmentation des températures et aux extrêmes de chaleur
- Perturbations des écosystèmes marins et terrestres
- Pénurie d'eau dans de multiples secteurs interconnectés
- Pertes de production agricole dues à des conditions de chaleur et de sécheresse combinées et à des conditions météorologiques extrêmes
Quelle est la différence entre les scénarios RCP et SSP?
Les scénarios SSP
SSP est l'abréviation de Shared Socio-economic Pathways en anglais.
Ce sont des ensembles d'hypothèses socio-économiques (Population, Éducation, Urbanisation, PIB) qui décrivent des évolutions alternatives de la société future en fonction du changement climatique et des mesures politiques mises en œuvre.
Pour résumer, on se concentre donc sur les conséquences potentielles du réchauffement climatique. On dit qu’ils se concentrent sur les trajectoires socio-économiques.
Les scénarios RCP
RCP est l’abréviation de Representative Concentration Pathways.
Ce sont des trajectoires de concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Ce sont ces données qui ont permis aux scientifiques des groupes I et III du GIEC de faire des projections climatiques et socio-économiques.
💡 Bon à savoir : pour chaque RCP (donc projection de concentration en gaz à effet de serre), plusieurs scénarios SSP peuvent être imaginés.
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Lancer la simulationQuels sont les 5 scénarios SSP selon le GIEC?
Rentrons dans le vif du sujet. Il est temps de se pencher plus concrètement sur les fameux 5 scénarios tels que présentés par le GIEC.
Du plus optimiste au plus pessimiste
L’idée de ces 5 approches est de couvrir différentes approches, de la plus optimiste (des mesures ont été prises à la hauteur des enjeux) au plus pessimiste (rien n’a changé et nous avons continué de vivre de la même façon qu’aujourd’hui).
- Émission de GES estimées comme très élevées (SSP5-8.5 en rouge foncé)
- Émission de GES estimées comme élevées (SSP3-7.0 en rouge vif)
- Émissions de GES intermédiaires (SSP2-4.5 en orange)
- Émissions de GES faibles (SSP1-2.6 en bleu nuit)
- Émissions de GES très faibles (SSP1-1.9 en bleu clair)
Source : GIEC AR6 WGI SPM
Zoom sur les 5 projections du GIEC
Source : GIEC AR6 WGI SPM
Zoomons sur chaque scénario :
- Les SSP1 (Sustainability): Des mesures ambitieuses ont été prises (éducation, santé, infrastructures, etc…). Cela a permis non seulement de maintenir mais surtout d’atténuer le réchauffement climatique. C’est le scénario idéal et le plus optimiste. C’est aussi le moins probable à ce jour.
- Le scénario SSP2 (Middle of the road) : On reste à peu près dans la moyenne de l’évolution actuelle, avec une croissance naturelle liée à la démographie. On ne change pas radicalement les choses mais on accélère pas non plus les émissions de gaz à effet de serre de manière déraisonnée (GES).
- Le SSP3 (Regional rivalry) : Dans ce scénario, les pays donnent la priorité à la sécurité régionale. Cela implique un manque d’action à l’échelle globale et des conséquences socio-économiques importantes.
- Le SSP4 (Inequality) : Les actions mises en place accentuent les inégalités au sein des pays et entre les pays. Cela a des conséquences négatives importantes sur l’équilibre social et économique.
- Le SSP5 (rapid growth) : C’est l’approche la plus pessimiste. Dans ce cas, peu d’investissements sont réalisés, presque rien n’est changé. La société continue d’évoluer avec une pression croissante sur l’aspect énergétique. En parallèle, une forte croissance démographique, une demande plus importante de la part des pays en voie de développement, un accroissement des inégalités. C’est ce que l’on veut et doit éviter.
Le niveau de réchauffement selon chaque scénario
Voici un aperçu des températures moyennes selon trois périodes, et en comparaison avec la période pré-industrielle (utilisée comme référence pour toutes les analyses) :
Court terme : 2021-2040 | Moyen terme : 2041-2060 | Long terme : 2081-2100 | |
SSP1-1.9 | 1,5 | 1,6 | 1,4 |
SSP1-2.6 | 1,5 | 1,7 | 1,8 |
SSP2-4.5 | 1,5 | 2,0 | 2,7 |
SSP3-7.0 | 1,5 | 2,1 | 3,6 |
SSP5-8.5 | 1,6 | 2,4 | 4,4 |
Source : GIEC AR6 WGI SPM
Comment utiliser les scénarios climatiques du GIEC pour se projeter (en tant que personne ou qu’entreprise) ?
Vous connaissez maintenant le contexte.
En tant qu’entreprise ou individu, vous aurez certainement envie de connaître les conséquences de manière plus localisée (vers votre lieu de vie, les répercussions potentielles sur vos activités, etc…). Il existe de nombreux outils pour chaque sujet (une projection du climat chez vous en 2050, un bilan carbone pour évaluer vos émissions et prévoir des actions adaptées, etc…).
Ce qu’il faut retenir ? Nous sommes tous concernés par les éléments présentés dans cet article. Qu’on le veuille ou non, les conséquences seront à l’échelle globale et sur l’ensemble de la planète. La solution est donc également en chacun de nous. Pour tendre vers le scénario le plus optimiste, il est essentiel que chacun se saisisse du sujet.