La marmite norvégienne pour réduire la consommation d’énergie

Qu’est-ce que la marmite norvégienne ?

Revisitée sous sa forme actuelle par les Scandinaves au XIXe siècle, la marmite norvégienne, également appelée autocuiseur écologique, a été inventée il y a 2000 ans.

Un outil avec une longue histoire

Les Juifs du premier siècle utilisaient une variante de la marmite norvégienne pour préparer le hamin, un ragoût traditionnel mijoté à feu doux. Ils pouvaient ainsi concilier consommation de repas chaud et interdiction de cuisiner avant le Shabbat. Cette pratique était courante dans les campagnes où les gens mettaient le plat sous un édredon en attendant la fin de cuisson.

Au Moyen-âge, dans les pays d’Europe centrale, les fermiers avaient coutume d’enfouir sous la paille le récipient contenant le mets. Celui-ci continue de cuire sans feu, et se déguste au retour des champs.

En 1870, un Norvégien présente officiellement la « cuisinière automatique norvégienne ». L’invention se nomme « Kochkiste » en allemand, « cassetta di cottura » en italien et « haybox » en anglais. Très prisée pendant les Guerres mondiales, elle a ensuite connu un déclin, avant de regagner en popularité au début des années 2000.

Un ustensile composé de plusieurs éléments

Une marmite norvégienne comprend les pièces suivantes :

• cocotte ou casserole en fonte ou en inox
• boîte en carton épais ou glacière
• matériaux isolants (foin, feutre, vieux journaux, etc.)
• vieux pull en laine ou plaid
• planche de bois,
• sous-plat en liège,
• papier aluminium

Source : Reporterre, le média de l'écologie

Munie d’un couvercle, la boîte ou la glacière servira à contenir la cocotte. Les autres composants sont utiles pour éviter les fuites de chaleur. Le papier aluminium, qui fera office de réflecteur, ne fait pas partie des pièces incontournables de la marmite norvégienne. Cependant, tapissé sur les parois intérieures de la boîte, il augmente l’efficacité énergétique du processus de cuisson.

Comment confectionner une marmite norvégienne ?

S’il est possible d’acheter un cuiseur thermique dans le commerce, le fabriquer soi-même constitue une bonne option. La fabrication se fait en plusieurs étapes.

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Choisir la marmite et la boîte

Un faitout avec un couvercle hermétique convient parfaitement pour fabriquer une marmite norvégienne. Le choix de la taille se fait en fonction des besoins du foyer. Mais il faut également prendre en compte les dimensions de la boîte. Si celle-ci est en carton, les surfaces doivent être renforcées avec un ruban adhésif.

Isoler la boîte

La deuxième étape consiste à capitonner l’intérieur de la boîte pour conserver la chaleur. Tous les côtés, y compris le couvercle, doivent être tapissés d’un matériau isolant qui ne craint pas la chaleur. Le papier aluminium servira de couverture et de réflecteur. Pour donner de l’esthétique à l’ensemble, il est judicieux de recouvrir l’extérieur avec un tissu. Une anse facilitera le transport.

Stabiliser la marmite

Pour éviter les renversements, il faut maintenir en place la marmite en disposant le sous-plat en liège en dessous. Placée tout au fond, la planche en bois servira de socle à l’ensemble. L’espace vide à l’intérieur de la boîte et autour de la cocotte doit être comblé avec le plaid ou le vieux pull en laine.

Quelle est l’utilité de la marmite norvégienne ?

La marmite norvégienne présente des bénéfices non négligeables sur plusieurs plans.

Des économies financières

Utiliser une marmite norvégienne constitue une excellente manière de mettre de l’argent de côté. En effet, le temps de cuisson sur le feu est réduit, ce qui aide à réaliser une économie d’énergie de 40 % à 70 %. Le montant de la facture de gaz, d’électricité ou de bois de chauffe baisse parallèlement à la quantité de combustible.

Un intérêt écologique

Une personne qui réduit sa consommation énergétique s’inscrit dans une démarche de diminution de l’impact de son activité sur l’environnement. Par ailleurs, il est tout à fait possible de fabriquer soi-même sa marmite norvégienne avec des matériaux de récupération. Là encore, le caractère écoresponsable de l’initiative paraît évident.

Une grande praticité

Nul besoin de s’inquiéter de savoir si un plat est en train de brûler ou de remuer avec une marmite norvégienne. Grâce à cet outil, le cuisinier n’a qu’à mettre le repas précuit dans la boîte, puis le sortir au bout du temps de cuisson. De plus, il peut le transporter partout avec lui, et manger chaud à l’extérieur.

Comment fonctionne la marmite norvégienne ?

Facile à utiliser, la marmite norvégienne obéit à des règles physiques élémentaires.

Un principe simple

En évitant les pertes de chaleur, la marmite norvégienne freine considérablement la baisse de la température intérieure. Son mode de cuisson permet de réduire :

• la convection (transfert de chaleur), en empêchant le déplacement de l’air
• la conduction (différence de température), grâce aux matériaux isolants
• le rayonnement (dispersion de chaleur), grâce au réflecteur

L’ustensile marche sans surveillance.

Une cuisson optimale

Le processus se fait en 3 étapes :

• la cuisson commence dans une cocotte posée sur le feu, comme d’habitude
• la marmite est ensuite emmitouflée et placée dans la boîte fermée
• le plat continue de cuire normalement, sans nouvel apport de chaleur

Cette méthode de cuisson convient particulièrement aux plats qui doivent mijoter longtemps, tels que les haricots, la volaille, le porc ou le bœuf. Elle est également idéale pour ceux qui se cuisent à l’étouffée, comme les papillotes de poisson ou le quasi de veau.

La marmite norvégienne facilite les préparations à basse température, à température constante et à cuisson lente. Elle peut donc être utilisée pour le bain-marie, la cuisson à la vapeur et les yaourts. Par contre, préparer des plats à cuisson rapide, comme les pâtes, n’est pas très intéressant avec cet outil.