Greenwashing chez Nestlé

Greenwashing : définition

Le terme greenwashing (écoblanchiment ou verdissage en français) apparaît pour la première fois aux États-Unis, à la fin des années 1980. Il s’agit d’une contraction du terme whitewashing (blanchir ou dissimuler une information) et du terme « green » (littéralement vert dans le sens écologique). Ce concept a été créé par les ONG (Organisation non gouvernementales) soucieuses de dénoncer certaines pratiques des enseignes de la grande distribution.

Dans un monde où la lutte contre le réchauffement climatique devient pressante, les questions écologiques intéressent de plus en plus les consommateurs. L’écoblanchiment bat alors son plein. Pour cause, c’est une méthode marketing utilisée par les entreprises dans le but de se donner une image écoresponsable trompeuse. Pour cela, les sociétés avancent des préoccupations environnementales qu’elles sont loin d’adopter dans leurs pratiques. Le greenwashing concerne donc une forme de publicité mensongère déployée dans divers secteurs, comme la mode, le cosmétique, l'automobile ou l'agroalimentaire.

L’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) et l’ADEME (Agence de l’environnement et la maîtrise de l’énergie) sont 2 structures qui luttent contre le greenwashing. Elles définissent ce concept comme toute allégation environnementale induisant en erreur les clients. Autrement dit, l’écoblanchiment permet à une entreprise de faire croire à ses consommateurs qu’elle contribue à une démarche de développement durable et à une lutte aux changements climatiques. Cette pratique commerciale trompeuse constitue une infraction passible de deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 300 000 €. Pourquoi une telle sanction ? Parce qu’elle freine considérablement la lutte contre le changement climatique.

Nestlé : un acteur impliqué dans les questions environnementales ?

Nestlé ravitaille le monde en produits alimentaires de toute sorte. Toutefois, ses activités et les emballages des denrées ont des impacts environnementaux non négligeables.

Un géant de l’agroalimentaire

Dans le paysage des enseignes multinationales figure Nestlé, la plus grande société suisse transnationale d’alimentation et de boissons. Son siège se trouve à Vevey, en Suisse. Elle a été créée en 1866 par Henri Nestlé qui a inventé la farine lactée pour les nourrissons. La Première et la Seconde Guerre mondiale ont grandement participé à sa croissance économique. Les produits qu’elle fabrique (aliments pour bébés, eau embouteillée, céréales, café, thé, confiseries, produits laitiers et aliments pour animaux de compagnie) se vendent dans 186 pays.

Nestlé : ses impacts sur l’environnement

Nestlé conditionne ses produits dans des emballages en plastiques à usage unique. Aussi, ses activités (comme l’élevage bovin et la monoculture du cacao) lui confèrent une empreinte carbone énorme, soit 92 millions de tonnes de CO2. Pour l’environnement, ces 2 facteurs majeurs ne polluent pas seulement l’écosystème dans lequel vivent les vivants, mais intensifient également le réchauffement climatique.

Nestlé : son engagement environnemental au goût de greenwashing

Nestlé fait des annonces en vue de limiter les dégâts de ses déchets plastiques et de ses activités. Les ONG environnementales ont eu leur mot à dire par rapport à l’engagement de cette société multinationale.

Un engagement environnemental pour 2025

La présence à outrance des plastiques au quotidien donne lieu à une vraie pollution. Pour cette raison, la loi antigaspillage pour une économie circulaire vise à réduire l'utilisation de cette matière jetable. De même, elle favorise le recours aux emballages recyclés, réutilisables ou recyclables. Dans ce sens, Nestlé s’est engagé à rendre recyclables ou réutilisables 100 % de ses emballages d'ici 2025. Elle utilise alors des matériaux d'empaquetage alternatifs et collabore avec des spécialistes du packaging écologique.

En 2022, Nestlé répertorie pas moins de 5 innovations de packaging qui visent à éliminer le plastique progressivement. Comme pratiques, il y a :

• Supprimer le couvercle des compotes de fruits : -42 % de plastique utilisé
• Rétrécir la taille des sachets en papillotes : 3 cm de hauteur en moins ;
• Innover le packaging pour les sauces desserts : -20 % de plastique déployé
• Améliorer la recyclabilité des emballages : retirer les couleurs sombres pour faciliter le tri et retravailler l'étiquette en monomatériau
• Lancer des produits en vrac

En vue d’aller plus loin dans sa transition écologique, Nestlé s’est tourné vers le rPET (Recycled Polyethylene Terephthalate). À noter que le PET (Polyethylene Terephthalate) s’avère le matériau plastique le plus recyclable au monde. Par exemple, ce géant de l’agroalimentaire avance que d’ici 2025, ses bouteilles en PET renfermeront au moins 25 % de rPET. Aussi, que les barquettes pour les produits à base de viande et les films thermorétractables pour les présentoirs contiendront au moins 50 % de rPET.

À part cela, Nestlé a ouvert un serveur sur Minecraft en novembre 2022. Son but ? Sensibiliser, et questionner les nouvelles générations aux sujets de l’agriculture responsable et de la biodiversité. Il promet également que dans quatre ans, il sera neutre en termes de carbone. Cela, via la création d’une marque, comme Kit Kat, associée à la déforestation et à la mort des orangs-outans.

Nestlé : des promesses insuffisantes selon une coalition d’ONG

Selon un constat posé par le groupe de réflexion New Climate Institute et l’ONG Carbon Market Watch février dernier, les promesses de Nestlé ne se traduisent pas en actions. À l’échéance de 2050, ce géant suisse doit viser une diminution de 90 % minimum. Cependant, ses efforts ne permettent de réaliser qu’une baisse de 36 %.

Par ailleurs, une coalition d’ONG observe que Nestlé n’exerce pas son droit de vigilance concernant ses pollutions plastiques et les impacts de ces dernières sur la biodiversité. Septembre dernier, ce géant suisse a été poursuivi pour avoir rejeté 155 m3 d’effluents dans l’Aisne depuis son usine Dolce Gusto de Challerange, dans les Ardennes. Ce lâcher d’eaux usées (jugé d’accident) avait tout de même causé la mort de 6 tonnes de poissons et pollué la rivière sur 14,5 km. Pour éviter une condamnation, il a versé la somme de 500 000 € à la commune de manière à réhabiliter le cours d’eau. De même, il a indemnisé 4 associations de défense de l’environnement.