Quel climat à Lyon en 2050?

Réchauffement climatique: 3 évolutions clés pour le climat à Lyon en 2050

Le réchauffement climatique aura un impact global. Il est donc possible d’analyser le sujet à travers des milliers de facteurs potentiels. Pour ne pas s’éparpiller, on va se concentrer sur trois points souvent évoqués par notre communauté et par les médias : la hausse des température (parce que l’on se sent tout de suite concerné), le volume de jours anormalement chauds (parce qu’en général c’est marquant), le volume de nuits caniculaires. Rentrons dans le vif du sujet.

La hausse des températures à Lyon

Entre 1976 et 2005, la température annuelle moyenne à Lyon est de 12°C. À titre de comparaison, elle est autour de 15°C à Nice et Marseille et de 13°C à Bordeaux. Selon les estimations réalisées par l’AFP, en se basant sur un scénario intermédiaire du GIEC, il se pourrait que la température moyenne d’ici 2050 évolue vers 1,1 °C soit 13°C.Cette augmentation place la ville de Lyon parmi les 20% de zones où les températures montent le plus vite en France. Un changement qui peut ne pas paraître radical et qui aura pourtant un impact colossal (on y reviendra plus bas dans cet article).

Le volume de jours anormalement chauds

Pour bien comprendre de quoi on parle, retour sur la définition de ce qu’est un jour considéré comme chaud. Et donc ? Plus de 5°C de plus que la moyenne des températures habituelles, et ce sur plus de 5 jours. À Lyon, sur la période de 1976 à 2005, on a enregistré en moyenne 50 jours anormalement chauds par an. Alors, qu’en sera-t-il demain ? Selon le scénario optimiste (des mesures ambitieuses sont prises), cela va monter à 76 jours. Pour les scénarios intermédiaires et pessimistes, on monte respectivement à 94 jours et 107 jours. Une croissance donc très importante qui aura un impact direct sur la biodiversité locale, le bien-être dans la ville, des personnes les plus fragiles (personnes âgées, enfants, etc…).

L’augmentation de la fréquence des canicules

Après les jours anormalement chauds, la canicule. Alors, de quoi parle-t-on ? Très simple. Cela correspond à une période où les températures mesurées sont élevées jour et nuit pendant au minimum trois jours d'affilée. Et cette notion de “élevée” dépend en toute logique des régions.

À Lyon, les seuils de température sont à 34°C le jour et 20°C la nuit. À Paris, c’est 31°C le jour et 21°C, tandis qu’à Toulouse par exemple c’est 36°C le jour et 21°C la nuit. Il y a donc de légères différences selon les régions de France. Entre 1976 à 2005, il y a eu en moyenne 60 jours de canicule à Lyon. Qu’en sera-t-il en 2050 ? Selon les scénarios, les scientifiques pensent que cela va augmenter sur une fourchette de 73 à 91. Un grand écart donc.

Et pour continuer sur la même lancée, parlons des nuits caniculaires. Jusqu’à maintenant, il y avait à Lyon en moyenne seulement 14 nuits caniculaires sur une année. Et demain ? Il pourrait y en avoir entre 25 et 42 selon le scénario choisi. Ces chiffres permettent de réaliser que nous avons un impact réel sur le climat que nous aurons demain, et qu’agir dès aujourd’hui peut largement contribuer à maintenir un cadre de vie agréable pour tous.

Zoom sur le Plan Climat Air Énergie Territorial 2019-2025 de la ville de Lyon

Pour définir son plan climat, la ville de Lyon s’est appuyée sur le label européen Cit’ergie délivré par l’ADEME. Ce dernier a pour but de certifier la démarche des collectivités en faveur de la transition écologique. Il s'appuie notamment sur un référentiel composé de 61 mesures (critères), réparties en 6 domaines. Chaque mesure est évaluée sur une échelle de 2 à 16 points maximum.

Le bilan carbone de la ville de Lyon en 2012

Conformément à la réglementation en vigueur, la ville de Lyon établit un Bilan des Émissions de GES tous les 3 ans. Un premier à été réalisé en 2012, puis actualisé en 2014 et en 2017. Ce Bilan prend en compte différents éléments :

• Les consommations énergétiques de tous les services
• Les fluides frigorigènes ainsi que l’utilisation des engrais
• La consommation de carburants utilisés pour la flotte de véhicules pour la ville de Lyon

Résultat ? Les émissions de GES représentaient, en 2016, 33 300 de tonnes équivalent CO2 (contre 70 000 en 2010). Il y a donc déjà eu une belle progression, mais on reste encore loin de la neutralité carbone. Voici d’ailleurs un aperçu de la répartition des émissions de GES de la ville (Bâtiment, éclairage urbain, flotte de véhicules, CCAS, hors énergie, DSP). On voit clairement que le bâtiment est le principal point sur lequel la ville peut agir.

Un objectif de neutralité carbone à 2050

La ville de Lyon s’aligne sur les objectifs nationaux et vise la neutralité carbone à 2050. Et d’ici, elle s’est fixé 3 objectifs intermédiaires à horizon 2030 :

• Réduire de 40% les émissions de GES (par rapport à 1990)
• Réduire de 20% la consommation énergétique globale (par rapport à 2012)
• Atteindre 32% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie

Et plus concrètement, cette stratégie se décline à travers 25 actions, 105 mesures et 5 thématiques phares. Regardons ça plus en détail.

Les 5 thématiques phares du plan climat de la ville de Lyon

Tout d’abord, un point géographie.

Lyon, capitale de la Région Auvergne Rhône-Alpes, est aujourd’hui souvent plébiscitée pour sa qualité de vie. Elle a par ailleurs engagé une politique publique pour une transition durable depuis quelques années déjà. Dès 2008, elle était signataire de la Déclaration Eurocities des Maires contre le changement climatique et de la convention des Maires.

Voici un aperçu des 5 axes prioritaires définis :

• La qualité de vie des habitants et usagers : Il s’agit ici principalement d'accentuer l’implication des citoyens dans les projets de la ville ainsi que de favoriser la mise en place d’un système alimentaire durable et local.
• Le verdissement de la ville : La ville a pour objectif de planter 20 000 arbres d’ici 2030, pour atteindre un total de 100 000 arbres. L’objectif est que chaque habitant puisse accéder à un espace vert à moins de 300 mètres de chez lui.
• La route vers la neutralité carbone : Le secteur tertiaire (donc le bâtiment) est un des postes qui génère le plus d’émissions de GES. La ville prévoit donc la sensibilisation et la mise en place d’aides afin d’encourager la réalisation de travaux. Une stratégie de sensibilisation sera également déployée afin d’impliquer chaque personne dans une gestion durable des déchets. La ville prévoit également d’encourager les mobilités actives par la mise en place d’infrastructures adaptées. Nous n’avons pas trouvé de chiffres plus précis sur ce point.
• La mise en place d’un territoire résilient : Pour cela, la métropole va se concentrer sur 3 axes (lutter contre la chaleur en ville, prévenir les risques sanitaires, sensibiliser l’ensemble des parties prenantes).
• Une administration exemplaire : La volonté est d’envoyer un message fort et montrer l’exemple. La ville a par exemple lancé une étude visant à identifier ses bâtiments les plus énergivores, de façon à pouvoir agir vite et efficacement. Par ailleurs, depuis 2019, 88% des besoins de la ville en électricité proviennent d’énergies renouvelables.

Pour aller plus loin, consultez le Plan Climat de la ville de Lyon.

8 exemples d’actions prévues par la ville de Lyon

• Organiser des chantiers participatifs pour créer ou planter des espaces verts
• Planter 2000 arbres dans les cours d’école
• Promouvoir les produits locaux à travers le nouveau label “Fabriqué à Lyon”
• Construire sur l’ensemble du territoire des emplacements sur la chaussée pour permettre le stationnement des nouveaux véhicules de mobilité douce tels que les vélos cargo
• Créer des rues scolaires (sécurité aux abords des écoles)
• Ouvrir les parcs la nuit lors des épisodes de canicule
• Gratuité des piscines les jours de canicule
• Mener une réflexion autour des fontaines et “lieux frais”

Vers une métropole paisible demain

Si le plan Climat de la ville de Lyon est ambitieux, il est pourtant moins précis et chiffré que celui d’autres villes et métropoles de France. En revanche, la volonté est la même : tendre vers la neutralité carbone d’ici à 2050. De nombreuses actions sont mises en place pour y parvenir. Il s’agira de s’assurer dans les prochaines années que la tendance aille dans le bon sens, afin de pouvoir réajuster en cas de besoin.