Quels sont les enjeux de la COP29 ?
La COP29, qui se déroulera du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, se positionne comme un moment charnière dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
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Alors que les négociations climatiques de l'ONU se concentrent sur la nécessité urgente de financer la transition écologique, les pays du monde entier se préparent à débattre des engagements financiers cruciaux. Cet article examine les principaux enjeux de cette conférence, en mettant l'accent sur la définition de la finance climatique, les attentes des pays en développement et le rôle des grandes puissances comme les États-Unis.
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Qu’est-ce que la Conférence des Parties (COP) ?
La conférence des parties (COP) a été mise en place dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) adoptée à Rio en 1992. Depuis lors, ces rencontres annuelles ont servi de plateforme pour que les pays échangent sur leurs engagements et avancées en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
La COP29 revêt une importance particulière, car elle intervient à un moment où les effets du changement climatique se font de plus en plus ressentir, avec des événements météorologiques extrêmes, des inondations meurtrières et des sécheresses dévastatrices affectant des millions de personnes à travers le monde.
Finance climatique : une nécessité urgente
Qu'est-ce que la finance climatique ?
Au sens large, la finance climatique englobe tous les fonds, qu'ils soient publics ou privés, qui sont utilisés pour promouvoir un développement à faible émission de gaz à effet de serre et pour aider à l'adaptation face aux impacts du changement climatique. Cela inclut des investissements dans des projets d'énergie renouvelable (comme l'éolien et le solaire), des technologies propres, la reforestation, l'efficacité énergétique, et bien plus encore. Cependant, il n'existe pas de définition consensuelle de ce qui constitue exactement la finance climatique, ce qui rend les discussions souvent floues et sujettes à interprétation.
Les besoins mondiaux en matière de finance climatique sont estimés à 10 000 milliards de dollars par an entre 2030 et 2050, alors que seulement 1 300 milliards de dollars ont été dépensés en 2021 et 2022. Cette disparité met en lumière l'ampleur du défi à relever et l'importance de mobiliser des fonds suffisants pour soutenir les pays en développement dans leur transition écologique.
Quels sont les besoins des pays en développement pour financer les dégâts liés aux dérèglements climatiques ?
Lors de la COP29, un des objectifs clés sera de déterminer combien d'argent les pays développés s'engageront à fournir aux pays vulnérables pour les aider à faire face à un climat extrême. Les besoins des pays en développement, hors Chine, ont été évalués à 2 400 milliards de dollars par an d'ici 2030 selon les experts de l’ONU. Cependant, seuls 550 milliards de dollars ont été mobilisés en 2019, ce qui souligne la nécessité d'une action immédiate et significative.
Les pays du Sud, souvent les plus touchés par les effets du changement climatique malgré leur contribution relativement faible aux émissions mondiales, insistent sur la nécessité d'une « justice climatique ». Cette notion implique que les pays développés, en raison de leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre, doivent non seulement réduire leurs propres émissions, mais également aider financièrement les pays en développement à s'adapter et à atténuer les impacts climatiques.
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Les objectifs de la COP29
À la COP29, les pays signataires de l'accord de Paris sont censés s'accorder sur un objectif financier au-delà de 2025. L'Inde a proposé un chiffre ambitieux de 1 000 milliards de dollars annuels pour soutenir les initiatives climatiques des pays en développement. Cependant, ce chiffre est perçu comme une provocation par certains pays riches, qui soutiennent que d'autres pays, notamment la Chine et les nations du Golfe, devraient également assumer une part plus importante du fardeau financier.
Rôle des banques de développement
Une grande partie de l'aide financière actuelle passe par les banques de développement ou par des fonds cogérés avec les pays concernés. Des initiatives comme le Fonds vert pour le climat, qui a reçu 12,8 milliards de dollars des pays donateurs pour 2024-2027, ainsi que le Fonds pour l'environnement mondial, avec 5 milliards de dollars pour 2022-2026, jouent un rôle crucial dans la redistribution de ces fonds.
Propositions innovantes pour la mobilisation des finances
Les discussions à la COP29 aborderont également des idées de taxation innovantes, telles que celles proposées par le chef de l'ONU, Antonio Guterres. Parmi ces idées figurent des taxes sur l'aviation ou le transport maritime, qui pourraient contribuer à financer la transition climatique. La France, le Kenya et la Barbade ont déjà formé un groupe de travail pour explorer ces pistes de financement.
D'autres propositions, comme celle de l'Azerbaïdjan, qui a appelé les producteurs d'énergies fossiles à contribuer à un nouveau fonds pour les pays en développement, montrent la diversité des idées qui seront mises sur la table lors de la COP29.
Les engagements de la France et des États-Unis
La France : Un Cap Ambitieux
La France se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique, mais elle est régulièrement critiquée pour l'insuffisance de sa contribution, notamment en matière d'adaptation climatique, où seuls 7 % de ses financements prennent la forme de dons. Pour répondre aux défis actuels, la France devra renforcer son soutien financier, en privilégiant des dons plutôt que des prêts, et en structurant une approche qui maximise l'impact de ses financements pour garantir une solidarité climatique crédible et durable.
Dans le cadre de la COP29, le gouvernement français a lancé la consultation pour la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui définit les objectifs énergétiques du pays pour 2030. Ce texte vise à développer les énergies renouvelables, relancer le nucléaire et sortir progressivement des énergies fossiles d'ici 2050.
La PPE inclut également une stratégie pour maîtriser la consommation énergétique et promouvoir la sobriété, avec un axe majeur sur le développement de l’éolien en mer, comprenant une cinquantaine de parcs sur les façades maritimes de l’Hexagone. Cet ensemble de mesures s'inscrit dans l'engagement de la France de réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Les États-Unis : Une Élection Décisive
À l'approche de la COP29, les États-Unis se trouvent à un carrefour critique. Les résultats de l'élection présidentielle de cette semaine vont certainement influencer de manière significative l'engagement climatique du pays. La réélection de Donald Trump, peut signifier un retour à des politiques favorisant les énergies fossiles, ce qui pourrait compromettre les efforts mondiaux pour limiter le réchauffement climatique.
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Quels sont les défis attendus lors de la COP29 ?
La critique des aides financières
Les 100 milliards d’aides promis aux pays en développement sont souvent critiqués, car deux tiers de cette somme se présentent sous forme de prêts, souvent à taux préférentiels, ce qui alimente la dette des pays pauvres. Cela pose la question de la viabilité de ces aides et de leur impact réel sur le développement durable dans les pays vulnérables.
La nécessité d'un effort global
Les pays en développement et les organisations non gouvernementales insistent sur la nécessité d'un effort global pour mobiliser des financements suffisants pour la transition écologique. Les discussions autour des « pertes et dommages », qui visent à soutenir les pays pauvres victimes de désastres climatiques, resteront également au cœur des négociations, bien que ce fonds soit encore loin d’être opérationnel.
Conclusion : vers une transition équitable
La COP29 représente une occasion unique de redéfinir les engagements financiers pour le climat et de s'assurer que les pays vulnérables reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour faire face aux effets dévastateurs du changement climatique. Alors que la France et les États-Unis s'engagent chacun à leur manière dans cette lutte, la nécessité d'une coopération internationale et d'une mobilisation financière adéquate est plus cruciale que jamais.
A l'heure où nous avons franchi le seuil des +1,5°C de réchauffement, les décisions prises à Bakou pourraient façonner les trajectoires climatiques mondiales pour les décennies à venir, en mettant l'accent sur une transition juste et équitable pour tous les pays. Il est impératif que les pays développés tiennent leurs promesses et agissent de manière proactive pour soutenir les pays en développement dans leur quête d'une économie durable et résiliente face aux défis climatiques. Le monde attend des résultats concrets et des engagements financiers tangibles lors de cette conférence, qui pourrait bien être un tournant décisif dans la lutte contre le changement climatique.
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